

L'Inde pourrait payer cher le succès de sa médecine traditionnelle ayurvédique. Le ministre de la santé vient de publier une liste de 359 espèces de plantes menacées d'extinction, en raison de leur utilisation dans cette pharmacopée naturelle. La sita ashoka soigne si bien les troubles digestifs qu'elle est en train de disparaître des plaines du nord-est de l'Inde. Quant au guggal, qui aiderait à soigner les désordres nerveux, il a pratiquement disparu du pays : l'Inde doit désormais en importer d'Afghanistan.
Sur les 15 000 plantes médicinales recensées dans le pays, 7 000 sont utilisées dans la médecine ayurvédique, un savoir-faire traditionnel vieux de plus de mille cinq cents ans. Plus de 80 % de la population indienne se soigne encore ainsi. En 1988, l'Organisation mondiale de la santé avait reconnu leur importance dans le système de soins du pays et avait adopté une résolution appelant à "la sauvegarde des plantes qui sauvent la vie".
Sur les 15 000 plantes médicinales recensées dans le pays, 7 000 sont utilisées dans la médecine ayurvédique, un savoir-faire traditionnel vieux de plus de mille cinq cents ans. Plus de 80 % de la population indienne se soigne encore ainsi. En 1988, l'Organisation mondiale de la santé avait reconnu leur importance dans le système de soins du pays et avait adopté une résolution appelant à "la sauvegarde des plantes qui sauvent la vie".
En l'espace de dix ans, l'Inde a ouvert des dizaines de cliniques ayurvédiques accueillant des touristes du monde entier. Le marché est évalué à 1,2 milliard d'euros et progresse de 8 % par an. Mais les plantes sont souvent achetées auprès de communautés locales qui les cueillent dans les forêts sans se soucier de leur conservation. D'après les estimations de la Banque indienne pour l'agriculture et le développement rural, ce serait le cas pour 90 % d'entre elles. "Malgré des ressources importantes, le secteur des plantes médicinales souffre d'un manque d'investissements dans la recherche et le développement, et d'un marché hors contrôle. La manière dont elles sont récoltées mène à la destruction de la biodiversité", estime le docteur Kanjilal, de l'Institut du nord-est pour les sciences et les technologies.
Le conseil indien pour les plantes médicinales, créé en 2000 pour sauvegarder celles menacées d'extinction, a déjà commencé à replanter certaines variétés comme le guggal. Il soutient financièrement les Etats qui décident de créer des zones de conservation. Une trentaine existe déjà. Ces initiatives ont aussi pour objectif d'améliorer la qualité de la production de plantes médicinales et, in fine, des remèdes ayurvédiques.
Lors de l'inauguration, en 2007, d'une conférence sur la culture des plantes traditionnelles, le docteur Siddhu, gouverneur de l'Etat de Manipal, indiquait ainsi que le nombre de patients souffrant d'effets secondaires, à la suite d'un traitement de médecine naturelle, était en hausse. "L'une des raisons majeures est l'utilisation d'herbes médicinales de médiocre qualité", précisait-il.
Julien Bouissou (New Delhi correspondance)
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