lundi 28 juin 2010

Nouvelles accusations de corruption contre les autorités afghanes


Selon les enquêteurs, de hauts responsables afghans et l'entourage du président Hamid Karzaï seraient impliqués dans ces détournements.

Plus de 3 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) ont quitté illégalement l'Afghanistan au cours des dernières années, dans un pays gangrené par le trafic de drogue et la corruption, révèle le Wall Street Journal, lundi 28 juin. Selon le quotidien américain, cet argent liquide – qui représente plus que les impôts et les taxes douanières récoltés annuellement par le gouvernement afghan – a été officiellement déclaré avant d'être chargé dans des valises ou des palettes à bord de vols au départ de l'aéroport de Kaboul.

Selon les enquêteurs, l'argent détourné provient en partie de projets humanitaires financés par des ONG occidentales et de contrats passés par les forces de la coalition et de l'OTAN présentes dans le pays pour assurer leur sécurité et des travaux de reconstruction. Des dollars américains, des riyals saoudiens, des roupies pakistanaises, des couronnes norvégiennes et même d'anciens deutschmarks échangeables contre des euros ont ainsi été détournés vers l'étranger. Une autre partie de l'argent viendrait du commerce de l'opium, ainsi que du racket et de la vente de drogue auxquels se livrent les talibans.

DE HAUTS RESPONSABLES SOUPÇONNÉS

De hauts responsables afghans et l'entourage du président Hamid Karzaï, en particulier son frère et son vice-président, Mohammed Fahim, seraient impliqués dans ces détournements. Les deux hommes nient toute implication.

De son côté, le Washington Post révèle que des responsables du gouvernement afghan ont régulièrement entravé des enquêtes sur des opérations de corruption. Ils ont notamment poussé les enquêteurs à négliger des preuves à l'encontre de cadres d'entreprises financières soupçonnées d'avoir facilité des transferts d'argent illégaux vers l'étranger, selon le journal.

Ces soupçons ont alimenté les ressentiments de la population à l'égard du gouvernement, soutenu par Washington, et renforcé la popularité des talibans. Les Etats-Unis sont face à une guerre "plus dure et plus lente qu'anticipé" en Afghanistan, malgré les coups portés à Al-Qaida, a estimé dimanche le directeur de la CIA, Leon Panetta, sur la chaîne ABC.
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters

Les acquisitions de terres agricoles peuvent être bénéfiques pour les investisseurs, sans nuire aux paysans


Une ferme d'élevage, dans le nord du Brésil.

Face à l'ampleur que prend le phénomène des cessions de terres agricoles dans les pays en développement, la nécessité d'encadrer ces investissements se fait de plus en plus pressante, au sein des organisations internationales. A la fois pour favoriser des projets "responsables", et pour freiner l'accaparement de terres dérivant de logiques financières de placement ou de spéculation.

"Encourager les pratiques responsables est indispensable si l'on veut que ces investissements participent à la stratégie de sécurité alimentaire mondiale", relève Vincent Chriqui, directeur général du centre d'analyse stratégique (CAS). Il devait, lundi 28 juin, remettre à la secrétaire d'Etat chargée de la prospective, Nathalie Kosciusko-Morizet, un rapport préconisant un cadre et des règles intitulé "Pour des investissements responsables dans les pays les moins avancés et les pays en développement".

"Nourrir huit milliards d'êtres humains en 2030 suppose un apport massif en capital dans les filières agricoles des pays du Sud. Ces investissements sont donc nécessaires. Mais, insiste M. Chriqui, s'ils ne relèvent que d'une logique court-termiste, spéculative, ils peuvent entraîner une paupérisation de la population rurale locale, des dommages environnementaux, sans contribuer à l'amélioration de leur sécurité alimentaire."

Dans une étude publiée le 22 juin et réalisée à la demande de la FAO et de l'Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC), l'Institut international pour l'environnement et le développement (IIED) a exploré différents modèles de transactions "plus inclusifs". Ils s'inscrivent dans une logique "gagnant-gagnant", et pourraient ainsi être bénéfiques pour les petits agriculteurs locaux, protecteurs de leurs droits fonciers, tout en étant rentables.
Coopérative fermière, joint-venture, "contract-farming" (contrat de longue durée évitant l'achat de la terre et la disparition des droits d'usage), fermage, métayage, entrée de travailleurs locaux au capital... : il existe différents moyens pour un investisseur de s'inscrire dans une démarche partenariale. Aucune voie n'est valable en toutes circonstances. C'est le contexte local (régime foncier local, culture, histoire, situation biophysique, démographique...) qui doit déterminer le modèle d'organisation agricole, relèvent l'IEED comme le CAS. Leurs rapports insistent sur l'importance du pouvoir de négociation des petits agriculteurs locaux, et la nécessité de leur aménager un rôle dans la gouvernance des projets.

"GAGE DE SÉCURITÉ"

Pour favoriser ce type de démarche "gagnant-gagnant", le CAS préconise la création d'un label "Agro Investissement Responsable". Attribué par l'Union européenne (UE) ou un organisme international tel que la FAO, il s'appuierait sur la réalisation, par l'investisseur, d'études d'impact ex ante permettant d'évaluer les conséquences environnementales, économiques, sociales, et de sécurité alimentaire de son projet. "Elle serait un gage de sécurité pour le pays hôte, mais aussi pour l'investisseur, qui préviendrait ainsi les risques à long terme de conflits et de retours négatifs", relève M. Chriqui.

Le directeur du CAS insiste sur la nécessité d'aider les pays hôtes à se doter d'un cadre et d'une stratégie d'accueil clairs, et notamment d'une politique de gestion foncière respectueuse des usages et droits locaux. Un accompagnement destiné à renforcer leur capacité de négociation avec les investisseurs, mais aussi à leur permettre de sécuriser les investissements et de s'assurer qu'ils s'intègrent dans leurs politiques foncière, agricole et de sécurité alimentaire.

Le CAS en appelle à une "action déterminée" de l'UE, et de la France en particulier. Dans une logique de coopération et de transfert de technologies, Paris, voire Bruxelles, pourraient ainsi proposer aux pays qui accueillent des investisseurs européens de signer des accords de partenariat destinés à développer leur secteur agricole et à sécuriser les investissements. "La France, insiste le CAS, dispose d'une culture agroéconomique et de savoir-faire particuliers", en termes d'aménagement rural notamment, dont elle pourrait faire bénéficier les pays en développement.

Laetitia Van Eeckhout

dimanche 27 juin 2010

Numériser, avec Internet, sa vie privée

A la seule évocation du mot coffre-fort, une foule d'images surgit : on l'imagine caché derrière un tableau, installé dans le sous-sol d'une banque, en Suisse de surcroît... Mais si on lui accole l'adjectif "numérique", la vision soudain se brouille... A quoi cela ressemble-t-il ?

Le coffre-fort numérique est un espace sécurisé de stockage qui permet, avec Internet, de stocker ses documents sensibles, confidentiels ou importants. Passé la définition, il ne reste plus qu'à déterminer ce qui est archivable et auprès de qui s'adresser.

Un incendie, une inondation, voire un vol, peuvent engendrer une série de problèmes difficilement solubles : comment reconstituer une carrière lorsque l'on n'a plus aucune fiche de paie ? Comment obtenir des duplicatas de documents d'identité, de carnets de santé ou de livrets de famille ? Comment justifier, auprès des assureurs, la valeur d'un objet dérobé si on ne dispose d'aucune photo ni facture ? Le coffre-fort numérique est l'option idéale pour protéger toutes ces données, une fois numérisées.

La démarche n'est pas nouvelle : depuis l'apparition des scanners individuels bon marché, nombre de particuliers ont entrepris de dupliquer ces documents pour les archiver sur le disque dur de l'ordinateur du domicile. Principaux risques de cette sauvegarde familiale : l'incendie, le vol ou le crash du disque dur lui-même. Ce qui est en revanche nouveau, c'est la possibilité d'externaliser l'archivage de tous ces documents.

Les premiers sites sont apparus il y a quelques années, mais le succès n'a pas été tout de suite au rendez-vous. Les spécialistes voient au moins une raison pour expliquer ce démarrage timide : l'absence d'une véritable politique de dématérialisation des documents, officiels ou pas.
"Il suffit de regarder autour de soi, explique Christophe Houzé, responsable des projets Internet chez l'assureur MMA. Recevez-vous ne serait-ce que votre fiche de paie sur Internet ? Votre facture de téléphone portable, vos relevés de banque ? La réponse est souvent non !"

VISA ÉLECTRONIQUE

Trois mois après le lancement de son coffre-fort numérique, l'assureur MMA - peu disert sur le nombre de ses détenteurs - assure que les objectifs qu'il s'était fixés en termes de nombre d'utilisateurs sont atteints. Les deux tiers des souscripteurs - qui sont déjà des clients de l'assureur - bénéficient d'une capacité de stockage illimitée ; le dernier tiers, qui n'est pas assuré auprès de la compagnie, a une capacité de stockage limitée à 100 mégaoctets : "De quoi archiver une vie entière de bulletins de salaire", assure M. Houzé.

Le succès du lancement de ce coffre-fort tient sûrement à la gratuité de l'abonnement, mais aussi à d'autres aspects. Si, légalement, les documents archivés n'ont aucune validité juridique, ils bénéficient toutefois d'un visa, sorte d'imprimatur électronique attestant que le document a bien été stocké à une date donnée et n'a pas subi de modification par la suite. MMA prépare pour la fin de l'année une application pour l'iPhone et l'iPad

Si l'assureur a fait le choix de la gratuité, d'autres ont opté pour une version payante. Baptisé Protec'Fly, le coffre-fort numérique proposé par Air France, associé pour la circonstance à l'assureur Allianz, est vendu depuis le mois de mars 59 euros par an pour la version de base, c'est-à-dire avec un espace limité à 5 gigaoctets.

La Poste propose également un service payant, toutefois nettement plus abordable selon un tarif très simple : 1 giga de capacité égale 1 euro, 3 gigas 3 euros, 10 gigas 10 euros, etc. Les deux dernières formules garantissent même l'archivage avec une preuve de dépôt.

Une seule consigne : il faut être très vigilant sur le choix du prestataire et préférer des intervenants qui offrent de solides garanties. Nombre d'internautes se souviennent encore de la déconfiture du site français Foreversafe.com dont les abonnés ont dû récupérer leurs données en un temps record au risque de tout perdre...

François Bostnavaron

Combien de temps faut-il garder ses papiers ?

Si les factures de téléphone se conservent un an, celles des appareils électro-ménagers le seront pendant deux ans. Pour les impôts sur le revenu, les déclarations seront archivées trois ans, tandis que les justificatifs de règlement le seront pendant quatre ans. Les factures EDF-GDF pourront être jetées après cinq ans ; les correspondances avec le syndic et les charges de copropriété après dix ans. Les talons de chéquier seront gardés cinq ans ; les fiches de paie et contrats de travail, jusqu'à liquidation de la retraite. Pour les contrats de mariage, jugement de divorce ou d'adoption : à vie.

(Source : Service-public.fr)

Reporters sans frontières propose un kit pour surfer anonymement sur le Web


Un cybercafé à Fuyang, en Chine, le 15 janvier 2010.

Depuis quelques années, des associations de défense des droits de l'homme et des gouvernements occidentaux aident les dissidents politiques et les journalistes indépendants vivant dans des pays dictatoriaux à utiliser Internet sans se faire repérer par la police de leur pays, grâce à des solutions techniques plus ou moins efficaces.

A son tour, Reporters sans frontières (RSF) a mis en place un système baptisé "abri anti-censure" permettant d'envoyer des messages et de consulter des sites Web de façon anonyme et sécurisée. Pour cela, RSF a passé un accord avec Xerobank, société de sécurité informatique multinationale dont le siège social est au Panama. Celle-ci fournit des connexions sécurisées aux banques, aux entreprises, aux ONG et aux missions diplomatiques.

Grâce à ces revenus, elle a choisi d'offrir ses prestations gratuitement à des organisations méritantes. Bruno Delpeuc'h, responsable de Xerobank pour l'Europe, est fier de travailler pour une société aussi atypique : "Nous avons une branche commerciale et une branche philanthropique. Beaucoup d'entre nous ont un passé militant et nous avons conservé un esprit libertaire."

Xerobank offre une double protection. D'une part, les données envoyées par l'utilisateur sont cryptées ; d'autre part, avant d'atteindre leur destination, elles transitent de façon aléatoire par plusieurs routeurs installés aux Etats-Unis, au Canada et aux Pays-Bas, ce qui brouille les pistes. Xerobank va aussi renforcer son dispositif en se dotant de routeurs supplémentaires dans plusieurs pays européens, dont la France.

Quand un dissident ou un journaliste étranger séjournera à Paris, RSF pourra mettre à sa disposition une salle de travail comportant trois ordinateurs sécurisés. Puis, quand il rentrera dans son pays, il emportera une clé USB contenant un kit de connexion sécurisée et un logiciel spécial de navigation, qui ne laisse aucune trace chez les sites visités. De retour chez lui, il lui suffira de brancher la clé sur n'importe quel ordinateur pour se connecter au réseau Xerobank. Pour ceux qui ne voyagent pas, RSF peut envoyer discrètement des codes d'accès. La connexion sécurisée se fait via le site Web de Xerobank. Le système peut être installé sur un smartphone. Xerobank et RSF vont aussi pratiquer le refugee hosting (hébergement refuge). Il permet d'aider les blogueurs et journalistes sous surveillance à créer des sites échappant à la censure.

Rester discret

Livrés à eux-mêmes, ces dissidents ouvrent en général un blog chez un prestataire commercial étranger, mais leur situation y est précaire. La Chine ou l'Iran engagent des pirates informatiques qui lancent des attaques contre leur hébergeur. Souvent, les prestataires décident de se débarrasser de leurs encombrants clients et ferment leur compte.

Des associations occidentales prennent le relais, en offrant un hébergement chez un prestataire capable de résister aux attaques et aux menaces. Mais pour être efficace, le refugee hosting doit rester discret, car si cette forme d'aide s'ébruitait, les dissidents qui en bénéficient pourraient être accusés de collusion avec l'Occident - ce qui risquerait de détruire leur réputation dans l'opinion publique.

Pour les rebelles qui ne sont pas soutenus par RSF, l'abonnement à Xerobank coûtera 25 euros par mois.

Yves Eudes

Les Etats-Unis enfoncent le clou de girofle


Les "kreteks", les cigarettes aux clous de girofle, sont inscrits dans les traditions indonésiennes depuis le XIXe siècle.

L'Indonésie entend défendre bec et ongles ses "kreteks" jusque devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Car ces cigarettes aux clous de girofle, inventées vers 1880 par un certain Hadji Jamahri, asthmatique qui y trouvait un soulagement pour ses bronches, sont menacées de mort par les Etats-Unis.

Le 22 juin 2009, Washington bannissait toutes les cigarettes parfumées aux arômes, exotiques ou pas (à la cerise ou au chocolat), pour protéger la jeunesse contre le risque tabagique. A l'exception des cigarettes mentholées.

Djakarta a aussitôt demandé la raison de cet ostracisme sélectif qui menace 6 millions d'emplois dans le girofle, puisque 99 % des importations américaines de kreteks provenaient de l'archipel. Pourquoi le menthol est-il la seule fragrance à échapper à l'interdiction, alors qu'il est issu de la menthe, donc d'un végétal comparable au giroflier ? ont demandé les Indonésiens. Prouvez-nous que les teenagers américains fument plus de kreteks que de cigarettes mentholées ? Montrez-nous les études démontrant que les kreteks sont plus dangereux pour de jeunes poumons que les mentholées ? Ne serait-ce pas parce que celles-ci sont fabriquées aux Etats-Unis, ont-ils encore demandé.

Washington ayant fait le mort, Djakarta a saisi, le 7 avril, l'OMC de ce qu'il juge être une tricherie. Mardi 22 juin, les Etats-Unis ont bloqué provisoirement la procédure en prétendant qu'ils préparaient un rapport sur les effets du clou de girofle dont la présentation est prévue le 18 mars 2011.

Il faudra verser au dossier de l'OMC une autre pièce à conviction. Début juin, les agents recenseurs indonésiens ont découvert au fin fond de Sumatra une dame ridée comme une pomme, Turinah, qui prétend être âgée de 157 ans. En l'absence de papiers - brûlés durant la répression anticommuniste -, ils ont recueilli le témoignage de sa fille, elle-même âgée de 108 ans. Mais le plus important est que la centenaire et demi a déclaré avoir fumé toute sa vie des kreteks. Un bon point pour le clou de girofle, connu seulement jusque-là pour être souverain contre les rages de dents.

Alain Faujas

Le Fonds mondial de lutte contre les pandémies sollicite la générosité des pays émergents

Depuis des années, les donations pour lutter contre les grandes pandémies restent - et très largement - l'affaire des pays riches du Nord. La crise financière en Europe, conjuguée avec l'affirmation des pays "émergents", va-t-elle modifier la donne ? La Chine, par exemple, qui déploie toute une stratégie en Afrique pour ses enjeux énergétiques et commerciaux, pourrait-elle un jour se placer parmi les donateurs importants pour les efforts de -santé sur le continent noir ? Et le Brésil ?

Cette réflexion s'ébauche du côté du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Créé en 2002 à l'initiative de l'ONU et du G8, le Fonds aimerait frapper à d'autres portes que celles des pays traditionnellement contributeurs. L'arrivée du G20 (où siègent tous les pays émergents) dans le paysage de la gouvernance mondiale paraît un phénomène propice. Même si, pour l'heure, les questions de développement restent traitées au niveau du G8, comme le montrent les sommets G8/G20 organisés au Canada, du 25 au 27 juin.

Le Fonds s'est inquiété de voir tenues les promesses de ses grands donateurs du Nord. Il avait réuni en 2007 des engagements à hauteur de 10 milliards de dollars pour trois ans.

Il veut accroître l'effort, pro-posant différents scénarios pour la période courant jusqu'en 2013 : cela va de 13 à 17 ou 20 milliards, en fonction de ce que les Etats -voudront débourser.

"Evidemment, la situation est très difficile du fait de la crise financière et des problèmes de dette souveraine" dans les pays du Nord, commente par téléphone, de Genève, Stefan Emblad, chargé de la collecte de ressources.

Une goutte d'eau

Les Etats-Unis, premier contributeur du Fonds (à hauteur de 30 %), ont récemment confirmé qu'ils tiendraient leurs objectifs pour 2010. Le Congrès américain a approuvé les 1,05 milliard de dollars prévus. L'administration Obama avait au départ proposé une somme inférieure (900 millions), et elle propose de verser un milliard pour 2011. La France, deuxième contributeur (14 %), a également annoncé qu'elle tiendrait ses engagements pour 2010. Les Pays-Bas, après avoir envisagé des coupes, gardent le cap pour cette année. En revanche, l'Italie est en retard dans ses paiements.

Du côté des pays du Sud ou des "émergents", les contributions sont encore limitées. La Chine donne un ou deux millions de dollars par an. L'apport du Brésil est comparable. L'Afrique du Sud en -donne quelques centaines de milliers. Une goutte d'eau. "Les -sommes sont modestes, observe Stefan Emblad, un grand effort est déployé pour essayer de les accroître."

Le directeur du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Michel Kazatchkine, devait récemment se rendre à Pékin pour plaider dans ce sens. La Chine est pour l'heure un pays bénéficiaire majeur du Fonds, pour la lutte contre la tuberculose. Le prochain rendez-vous est en octobre, quand le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon doit convoquer une conférence de donateurs.

Natalie Nougayrède

G8 : 5 milliards de dollars pour la santé maternelle et l'enfance

Les dirigeants de plusieurs pays du G8 réunis au Canada ont annoncé, vendredi 25 juin, des contributions totalisant 5 milliards de dollars en faveur de la santé maternelle et infantile dans les pays en développement. "L'exemple donné par les dirigeants du G8 a attiré des dons et des contributions d'autres pays (non membres du groupe) et de fondations pour plus de 2,3 milliards, ce qui donne au total 7,3 milliards de dollars", s'est félicité le premier ministre canadien, Stephen Harper. Ainsi, la fondation de Bill et Melinda Gates a promis 1,5 milliard de dollars, soit à elle seule plus que les Etats-Unis. Selon la Maison Blanche, Barack Obama s'est engagé à contribuer à hauteur de plus de 1,3 milliard de dollars à la lutte contre la mortalité infantile en 2010-2011. Le Canada fournira 2,75 milliards de dollars américains sur cinq ans. La Russie a promis 75 millions de dollars sur trois ans, selon un responsable moscovite. La France ne devait rendre publique sa participation que samedi 26 juin, a-t-on indiqué dans l'entourage de Nicolas Sarkozy. En 2008, 8,8 millions d'enfants sont morts avant l'âge de 5 ans.

Le bisphénol A interdit dans les biberons


Des bouteilles en plastique ne contenant pas de bisphénol A sont présentées aux Etats-Unis.

L'Assemblée nationale a définitivement approuvé, mercredi 23 juin, la suspension de la commercialisation des biberons contenant du bisphénol A (BPA). La proposition de loi du sénateur Yvon Collin (radical de gauche, Tarn-et-Garonne) visait initialement à interdire ce composé chimique, classé toxique pour la reproduction, dans tous les plastiques alimentaires, mais le Sénat en avait réduit le champ d'application aux seuls biberons.

"La fabrication, l'importation, l'exportation et la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de biberons produits à base de bisphénol A" sont, selon la nouvelle loi, "suspendues jusqu'à l'adoption, par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), d'un avis motivé autorisant à nouveau ces opérations".

Le 17 juin, la secrétaire d'Etat à l'écologie, Valérie Létard, avait demandé la réserve du vote. Cette procédure a écarté d'office les amendements non approuvés par le gouvernement. C'est le cas de celui proposé par Gérard Bapt (socialiste, Haute-Garonne), rapporteur de la proposition de loi, interdisant le BPA dans tous les plastiques alimentaires. Il fixait l'échéance au 1er janvier 2012, afin de laisser aux industriels le temps de mettre en place des solutions de substitution sûres.

Interdiction "insuffisante"

Le Canada, le Danemark ou le Costa Rica, ainsi que certains Etats américains, ont élargi l'interdiction à tout ou partie des plastiques alimentaires. Le bisphénol A est classé comme une substance jugée "préoccupante pour la fertilité de l'espèce humaine" en raison "d'effets toxiques possibles mais non démontrés sur la reproduction", rappelait l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dans une expertise collective publiée le 3 juin.

La suspension de la commercialisation des biberons contenant du BPA est déjà prévue dans la loi dite "Grenelle 2", qui fera l'objet d'un vote solennel fin juin. Mais, lors de la réunion de la commission mixte paritaire sur ce texte, le rapporteur Bertrand Pancher (UMP, Meuse) avait fait adopter un amendement donnant jusqu'au 1er janvier 2011 pour mettre fin à cette commercialisation, avec l'argument suivant : "Sur les deux grands groupes fabriquant des biberons, un seul est capable de s'adapter immédiatement. Il convient d'éviter une situation de monopole et de laisser au second groupe un délai pour s'adapter." Il semble que Nestlé soit en retard sur Danone, qui s'est déjà converti aux biberons sans bisphénol A.

Onze des quinze membres du groupe Nouveau Centre se sont abstenus. Jugeant l'interdiction des seuls biberons "insuffisante", l'un d'entre eux, Jean-Luc Préel (NC, Vendée) a déclaré : "Nous voulons élargir l'interdiction." Pour sa part, Gérard Bapt a qualifié la mesure adoptée de "petit pas".

Valérie Létard a rappelé l'engagement du gouvernement, figurant dans la proposition de loi adoptée, de présenter un rapport au Parlement, "au plus tard le 1er janvier 2011, indiquant les mesures déjà prises et celles envisagées pour diminuer l'exposition humaine aux produits qualifiés de perturbateurs endocriniens".

Commentant le vote, le porte-parole du Réseau environnement santé, André Cicolella, a estimé que "cette décision est illogique. Il est en effet absurde de vouloir protéger les nourrissons nourris via les biberons et de ne pas se préoccuper des nourrissons nourris au lait maternel ou au lait maternisé". C'est aussi ce qu'indique un avis rendu par l'Afssa le 29 janvier.

Un appel européen, lancé par 41 ONG et 19 scientifiques, s'adresse à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en affirmant que "des mesures sont nécessaires pour réduire les niveaux d'exposition au BPA, en particulier dans les groupes les plus à risque, à savoir les jeunes enfants et les femmes enceintes". En France, la Ligue nationale contre le cancer a lancé sur son site une pétition pour obtenir l'interdiction du bisphénol A. En attendant, la Ligue demande "sans délai l'étiquetage "présence de bisphénol A" sur tous les produits contenant cette molécule".

Paul Benkimoun

La Chine s'éveille au calcul intensif


Oak Ridge National Laboratory
Le "Jaguar" du département à l'énergie américain, n°1 au "Top 500" des calculateurs.

Mao aurait parlé d'un "grand bond en avant". A juste raison. La Chine vient de se propulser à la seconde place du "Top 500", le classement des supercalculateurs les plus puissants de la planète, actualisé tous les six mois. Une performance qui reflète le renforcement très rapide de son potentiel d'innovation scientifique et technologique.

"Nébuleuse" (Xingyun en chinois), construit par la compagnie nationale Dawning, possède une puissance effective de 1,27 pétaflop. C'est-à-dire qu'il peut effectuer 1,27 million de milliards d'opérations par seconde. Il n'est surclassé que par le "Jaguar" américain, une machine de 1,75 pétaflop, installée à l'Oak Ridge National Laboratory (Tennessee) du département à l'énergie. Mais sa puissance théorique - différente de celle mesurée en test réel - est supérieure à celle du système américain : 2,98 contre 2,33 pétaflops.

Pour la nation dont les manuels retiennent, au chapitre du calcul, qu'elle a inventé le boulier, il ne s'agit pas d'une percée isolée. Certes, les Etats-Unis continuent de dominer la scène mondiale du calcul intensif, avec 282 des 500 premières machines, devant l'Europe qui en compte 144. La Chine n'en place que 24 dans ce palmarès, derrière le Royaume-Uni et la France, à égalité avec l'Allemagne et devant le Japon.

Mais, en puissance cumulée, elle arrive désormais au second rang, avec plus de 9 % des capacités mondiales de calcul. Très loin derrière les Etats-Unis (55 %), mais devant l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et le Japon. "Les Chinois ne s'affirment pas seulement comme utilisateurs de supercalculateurs, mais aussi comme constructeurs, Dawning étant une entreprise d'Etat", commente Gérard Roucairol, président de l'association Teratec. Signe de l'engouement pour le calcul à haute performance, celle-ci vient d'y consacrer, à l'Ecole polytechnique de Palaiseau (Essonne), un forum international qui a réuni 700 experts.

Quel usage la Chine va-t-elle faire de ce cerveau de silicium, destiné au Centre national de calcul de Shenzhen, au sud du pays ? Selon une note du service de veille technologique de l'ambassade de France, reprenant les informations lapidaires données par Pékin, il sera utilisé "en calcul scientifique, en séquençage génétique et en recherche intelligente sur Internet". Plus largement, suppose M. Roucairol, "dans des domaines stratégiques touchant à la souveraineté nationale".

L'une des premières missions dévolues au calcul intensif relève en effet de la défense. Ainsi, le superordinateur Tera-100 dont vient de se doter, à Bruyères-le-Châtel (Essonne), la direction des applications militaires du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), est voué à la simulation des armes nucléaires. Conçu par le groupe français Bull - seul constructeur européen à jouer dans la cour des grands -, il affiche une puissance théorique de 1,25 pétaflop qui, une fois passé les tests, devrait le placer dans le peloton de tête du "Top 500".

La climatologie et la météorologie sont, elles aussi, gourmandes en calculs de pointe. "Ils permettent désormais de s'attaquer à la modélisation de systèmes naturels de très grande taille", indique Patrick Mascart, du Laboratoire d'aérologie de Toulouse (CNRS-université Paul-Sabatier).

La biologie et la pharmacologie en sont également de grandes consommatrices. "Pour comprendre et moduler le fonctionnement des molécules du vivant, il faut simuler leur comportement à l'échelle atomique", explique Richard Lavery, de l'Institut de biologie et chimie des protéines (CNRS-université de Lyon).

C'est encore le cas des sciences de la Terre, pour modéliser la dynamique interne du globe ou simuler l'aléa sismique. Les géophysiciens sont aujourd'hui capables de "prédire en temps réel les secousses secondaires après un séisme, comme celui de L'Aquila", relate Dimitri Komatitsch, du Laboratoire de modélisation et imagerie en géosciences (CNRS-université de Pau et des pays de l'Adour).

"Le champ des applications du calcul intensif ne cesse de s'élargir", observe Gérard Roucairol. Dans l'industrie : aéronautique, automobile, prospection pétrolière, centrales nucléaires, conception de matériaux... Mais aussi dans l'imagerie médicale, la prévention des risques (par exemple pour la modélisation des feux de forêt), la finance (calcul de risques de placements), l'agriculture (simulation de l'évolution de plantes), l'urbanisme et le développement durable (étude de mouvements de population ou de flux de pollution), ou encore la création artistique (images virtuelles).

Longtemps à la traîne, l'Europe met les bouchées doubles. Une quinzaine de pays, dont la France, se sont associés pour financer plusieurs machines pétaflopiques. L'une d'elles devrait rejoindre le Très Grand Centre de calcul (TGCC) de l'Essonne, où va sortir de terre une technopole d'un millier de chercheurs et d'ingénieurs, consacrée à la conception et à la simulation numériques à hautes performances.

L'Académie des sciences organise, mardi 29 juin, une conférence-débat publique sur le thème "La simulation sur les ordinateurs de grande puissance, aujourd'hui et demain".

La course est sans fin. L'Américain Intel, numéro un mondial des microprocesseurs, l'Institut belge de recherche en microélectronique et composants (IMEC) et cinq universités flamandes annoncent la création, à Louvain, d'un laboratoire dédié à la prochaine génération de supercalculateurs, qui devrait voir le jour à l'horizon 2020. Celle de l'exaflop : un milliard de milliards d'opérations par seconde.

Pierre Le Hir

Un débat à l'Académie des Sciences
L'Académie des sciences organise, mardi 29 juin de 14 heures 30 à 17 heures, une conférence-débat publique sur le thème : "La simulation sur les ordinateurs de grande puissance, aujourd’hui et demain".

mardi 22 juin 2010

Les terroristes sont des ratés comme les autres


Et si les terroristes islamistes étaient d’abord et avant tout des “cornichons“, souvent bien plus stupides et maladroits que véritablement dangereux ?

C’est la thèse esquissée par deux chercheurs américains dans The Atlantic Magazine, où ils pointent du doigt les nombreux ratés de ceux qui sont souvent présentés comme la principale menace terroriste mondiale, susceptible de provoquer un “choc des civilisations” menaçant les démocraties occidentales, le Moyen Orient, les pays musulmans, voire l’ordre mondial :

Ils se font exploser les uns les autres par erreur. Ils arrivent à foirer même les plans les plus simples. Nos ennemis les terroristes tablent sur le fait que nous pensons qu’ils sont bien entraînés, mais en réalité, la plupart sont stupides, pervers, bien moins organisés et sophistiqués qu’on ne peut l’imaginer.”

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http://www.bugbrother.blog.lemonde.fr/2010/06/21/les-terroristes-sont-des-rates-comme-les-autres/#xtor=RSS-32280322

Les chimpanzés savent aussi faire la guerre


Des bandes de chimpanzés font la guerre et tuent sans pitié des membres de groupes voisins pour étendre leur territoire, selon une recherche menée durant dix ans en Ouganda et parue lundi 21 juin, qui confirme pour la première fois un comportement longtemps soupçonné chez ces singes.

"De précédentes observations laissaient penser que ces comportements étaient réels, mais jusqu'à ce que nous fassions cette recherche, nous ne disposions pas des éléments pour documenter cette hypothèse", explique John Mitani, professeur d'anthropologie à l'université du Michigan, le principal auteur de l'étude parue dans la revue Current Biology datée du 22 juin.

Durant leurs observations, ces biologistes ont observé 18 attaques meurtrières et découvert des traces de trois autres agressions perpétrées par des membres d'une grande communauté formée de 150 chimpanzés à Ngogo, dans le parc national de Kibale en Ouganda.

Résultats de ces campagnes, les chimpanzés de Ngogo avaient étendu leur territoire de 22 % durant l'été 2009. Ils se sont promenés et socialisés sur leur territoire conquis, s'y nourrissant de leurs fruits favoris, expliquent les auteurs de cette communication. "Quand ces chimpanzés ont commencé à pénétrer dans ces nouveaux territoires, on a rapidement réalisé qu'ils y avaient tué un grand nombre d'autres chimpanzés", explique John Mitani. "Nos observations contribuent à résoudre des questions en suspens depuis longtemps, portant sur la fonction de l'agression meurtrière entre des groupes de chimpanzés."

Ces tueries se sont produites lors de raids de ces primates dans les territoires voisins. Sylvia Amsler, une professeur d'anthropologie à l'université d'Arkansas, qui a effectué des recherches sur le terrain pour ce projet, a observé un de ces raids loin dans le nord-ouest du territoire des chimpanzés de Ngogo.

Le groupe suivi était formé de 27 mâles chimpanzés adultes, de mâles adolescents et d'une femelle adulte. Ces derniers ont surpris un petit rassemblement de femelles chimpanzés appartenant à la communauté du nord-ouest du territoire de Ngogo, et les mâles du groupe en vadrouille les ont aussitôt attaquées. Deux de ces femelles portaient un petit.

Les agresseurs ont immédiatement tué l'un des deux petits et ont tenté en vain d'arracher le second des bras de sa mère, le blessant gravement. Bien que le chimpanzés soient, avec les bonobos, les plus proches cousins de l'homme, les chercheurs ont fait part de leurs incertitudes sur le fait que les comportements de ces animaux puissent apporter un éclairage sur les guerres humaines. "Les conflits armés des humains résultent de nombreuses causes et je ne suis pas convaincu que nous parlons de la même chose avec ces chimpanzés", relève Sylvia Amsler, jugeant que les raids effectués par les chimpanzés sont peut-être le fruit de la collaboration entre eux, de l'esprit d'équipe. "Dans ces attaques, nos chimpanzés ont acquis plus de territoires et de ressources, qui sont redistribués aux autres membres du groupe."

LEMONDE.FR avec AFP

La médecine naturelle indienne en danger



L'Inde pourrait payer cher le succès de sa médecine traditionnelle ayurvédique. Le ministre de la santé vient de publier une liste de 359 espèces de plantes menacées d'extinction, en raison de leur utilisation dans cette pharmacopée naturelle. La sita ashoka soigne si bien les troubles digestifs qu'elle est en train de disparaître des plaines du nord-est de l'Inde. Quant au guggal, qui aiderait à soigner les désordres nerveux, il a pratiquement disparu du pays : l'Inde doit désormais en importer d'Afghanistan.

Sur les 15 000 plantes médicinales recensées dans le pays, 7 000 sont utilisées dans la médecine ayurvédique, un savoir-faire traditionnel vieux de plus de mille cinq cents ans. Plus de 80 % de la population indienne se soigne encore ainsi. En 1988, l'Organisation mondiale de la santé avait reconnu leur importance dans le système de soins du pays et avait adopté une résolution appelant à "la sauvegarde des plantes qui sauvent la vie".

En l'espace de dix ans, l'Inde a ouvert des dizaines de cliniques ayurvédiques accueillant des touristes du monde entier. Le marché est évalué à 1,2 milliard d'euros et progresse de 8 % par an. Mais les plantes sont souvent achetées auprès de communautés locales qui les cueillent dans les forêts sans se soucier de leur conservation. D'après les estimations de la Banque indienne pour l'agriculture et le développement rural, ce serait le cas pour 90 % d'entre elles. "Malgré des ressources importantes, le secteur des plantes médicinales souffre d'un manque d'investissements dans la recherche et le développement, et d'un marché hors contrôle. La manière dont elles sont récoltées mène à la destruction de la biodiversité", estime le docteur Kanjilal, de l'Institut du nord-est pour les sciences et les technologies.

Le conseil indien pour les plantes médicinales, créé en 2000 pour sauvegarder celles menacées d'extinction, a déjà commencé à replanter certaines variétés comme le guggal. Il soutient financièrement les Etats qui décident de créer des zones de conservation. Une trentaine existe déjà. Ces initiatives ont aussi pour objectif d'améliorer la qualité de la production de plantes médicinales et, in fine, des remèdes ayurvédiques.

Lors de l'inauguration, en 2007, d'une conférence sur la culture des plantes traditionnelles, le docteur Siddhu, gouverneur de l'Etat de Manipal, indiquait ainsi que le nombre de patients souffrant d'effets secondaires, à la suite d'un traitement de médecine naturelle, était en hausse. "L'une des raisons majeures est l'utilisation d'herbes médicinales de médiocre qualité", précisait-il.

Julien Bouissou (New Delhi correspondance)

Le Viagra féminin ne sera pas commercialisé aux Etats-Unis


C'est non ! Le Flibanserin, un médicament parfois surnommé le "Viagra féminin", ne sera pas commercialisé aux Etats-Unis. Du moins pas pour le moment. L'Autorité de régulation américaine a suivi l'avis de deux commissions médicales qui lui déconseillaient vivement la mise sur le marché de ce produit pharmaceutique proposé par le laboratoire allemand Boeringer Ingelheim. Les deux études concluaient que le Flibanserin "ne satisfait pas les critères de succès établissant l'efficacité [de ce produit] pour traiter l'hypoactivité sexuelle féminine".

Elles notaient en revanche que dans certains cas, la prise de ce médicament issu d'un antidépresseur entraînait des étourdissements et mêmes des propensions à la dépression chez certaines femmes – sans pour autant stimuler leur désir.

Si la "pilule rose" (par opposition à la pilule bleue du Viagra) attendra encore, ce n'est pas faute d'efforts entrepris par le laboratoire pour tenter d'obtenir son agrément sur le territoire américain. L'enjeu financier, d'importance, est estimé à 2 milliards de dollars annuels.

Pour l'emporter, Boeringer a usé des méthodes habituelles des laboratoires : témoignages de médecins et de célébrités d'un côté, communication intensive en direction de l'opinion de l'autre. Ainsi, Lisa Rinna, une avenante vedette de feuilletons télévisés et ancienne playmate de la revue Playboy, s'est-elle retrouvée à plaider la cause du fabricant.

LE DÉSIR FÉMININ MOINS "MÉCANIQUE"

Le principal enjeu de ce dernier consistait à démontrer que l'absence ou la baisse de désir sexuel chez les femmes, plus particulièrement au moment et après l'âge de la ménopause, constitue sinon une maladie du moins une déficience pathologique, intitulé "hypoactivité sexuelle féminine". Cette caractérisation n'avait pas été choisie au hasard : elle figure aux Etats-Unis dans le Manuel statistique des désordres mentaux, un ouvrage de référence pour les psychiatres et… les assurances médicales.

Les adversaires du Flibanserin ne se sont pas seulement attachés à dénoncer l'absence de preuve de son efficacité ou ses effets induits. Ils ont contesté la validité même de son objet. Le désir féminin, ont-ils plaidé, est notoirement différent du désir masculin ; sa manifestation est moins "mécanique" et bien plus difficile à identifier.

Par ailleurs, elle n'est pas quantifiable : en dessous de quelle fréquence peut-on parler d'"hypoactivité" ? Enfin, des organisations féministes ont argué qu'en diffusant un tel médicament, le laboratoire pouvait œuvrer à "culpabiliser" des femmes peu portées sur le sexe en leur faisant croire qu'elles étaient sujettes à une pathologie, menaçant ainsi de les pousser indument vers la dépression.

On est devant "un cas typique de fabrication d'une maladie", a jugé la professeure Adriane Fugh-Berman, de l'université Georgetown à Washington, dans une interview au New York Times.

L'objectif : faire pression tant sur le corps médical que sur les patientes "en misant sur leur insécurité". Directeur des affaires médicales de Boeringer aux Etats-Unis, le docteur Peter Piliero a maintenu son point de vue : l'hypoactivité sexuelle féminine "est une maladie".

Sylvain Cypel

Le Pentagone accusé de financer indirectement les chefs de guerre afghans


"Cet arrangement a alimenté un vaste racket de protection géré par un réseau opaque de chefs de guerre, de chefs de bande, de responsables afghans corrompus, et peut-être d'autres personnes", déclare le représentant démocrate John Tierney, président de la sous-commission.

En sous-traitant à des entreprises privées la protection des convois américains d'armes et de ravitaillement en Afghanistan, le Pentagone finance indirectement les chefs de guerre et peut-être même les talibans, indique une enquête effectuée par une commission du Congrès et présentée par le New York Times.

Pour mieux se concentrer sur les opérations militaires, l'état-major américain a confié à des sociétes privées la protection des convois qui acheminent vivres, munitions et équipement aux soldats déployés en Afghanistan. Avec un effet pervers, selon ce rapport effectué à la demande de la sous-commission sur la sécurité nationale de la Chambre des représentants, et qui sera discuté mardi au Congrès.

"Cet arrangement a alimenté un vaste racket de protection géré par un réseau opaque de chefs de guerre, de chefs de bande, de responsables afghans corrompus, et peut-être d'autres personnes", déclare le représentant démocrate John Tierney, président de la sous-commission. Ce système, en contradiction flagrante avec les règles du Pentagone, sape les efforts du gouvernement américain pour lutter contre la corruption et l'établissement d'un gouvernement fort en Afghanistan.

Les parlementaires se sont plongés dans le contrat de 2,16 milliards de dollars signé en novembre 2009 par le ministère américain de la défense avec la société Host Nation Trucking (HNT), qui elle-même sous-traite une partie du travail à d'autres entreprises. Cette société est responsable de la protection des 70 % des approvisionnements de l'armée américaine en Afghanistan, notamment en vivres, carburant et munitions.

"HNT et les sous-traitants dans les transports en Afghanistan versent des dizaines de millions de dollars chaque année à des seigneurs de guerre locaux en échange d'une 'protection' pour les convois", indique le document soumis aux parlementaires. Ces versements constituent "une source potentielle significative de financement pour les talibans", peut-on lire dans ce texte, qui cite de nombreux documents, courriels et incidents montrant les tentatives d'extorsion faites par les talibans.

Plusieurs sous-traitants ont fait savoir à l'état-major américain que ces chefs de guerre exigeaient de l'argent en échange de cette protection et que ces sommes finançaient l'insurrection, poursuivent les enquêteurs. Les responsables militaires américains n'ont jamais donné suite à ces plaintes.

Pour en savoir plus :
- Lire l'enquête publiée dans The Nation le 30 novembre 2009, "How the US funds the Taliban".
LEMONDE.FR avec Reuters

lundi 21 juin 2010

Il y a 70 ans, partait le premier convoi pour Auschwitz

L'entrée du camp d'Auschwitz II-Birkenau.

Le 14 juin 1940, un train s'acheminait lentement vers une ancienne caserne du sud de la Pologne occupée. A son bord, 728 prisonniers politiques polonais entassées par une chaleur étouffante dans des wagons aux fenêtres fermées. Venant de la prison de Tarnow, les prisonniers les plus âgés reconnaîtront une pancarte, sur le chemin, portant en lettres gothiques le nom allemand de la ville d'Oswiecim : Auschwitz.

Leur convoi fut le premier d'une longue série de trains pour Auschwitz où furent exterminées 1,1 million de personnes, dont un million de juifs. Soixante-dix ans après, lundi 14 juin, à l'initiative de l'Association des familles d'Auschwitz, un train a symboliquement parcouru ces quelque 140 kilomètres.

Avant le départ, un petit monument portant les 728 noms et un triangle rouge – couleur des prisonniers politiques –, marqué de la lettre P pour Polonais, a été dévoilé sur le quai de la gare de Tarnow. Un hommage doit être rendu à "toutes les victimes des camps allemands nazis", à l'arrivée dans le camp d'Auschwitz, initialement créé pour détruire la résistance polonaise et les élites du pays, étendu ensuite par l'Allemagne nazie en camp de la mort pour les juifs d'Europe et devenu symbole de l'Holocauste.

"AUCUN DE NOUS NE SAVAIT CE QU'ÉTAIT UN CAMP DE CONCENTRATION"

Kazimierz Zajac, 86 ans, a refait le voyage. "On nous a dit qu'on nous emmenait dans un camp de concentration mais aucun de nous ne savait encore ce qu'était un camp de concentration", a-t-il raconté dans le train. Sur son bras est resté tatoué le numéro 261, et il a précieusement gardé le triangle rouge cousu à l'époque sur son uniforme de prisonnier.

Les numéros d'immatriculation de ces Polonais allaient de 31 à 758, car 30 détenus de droit commun allemand étaient déjà enfermés à Auschwitz. Ils deviendront les "kapos" – surveillants – du camp. A leur arrivée, les prisonniers, dont un petit nombre étaient juifs, furent battus et placés en rangs. "'Les juifs ne vivront pas plus d'un mois, les prêtres trois mois et pour les autres, la seule sortie possible sera la cheminée du four crématoire', nous a dit le SS Friesch", a raconté M. Zajac, resté dans le camp jusqu'au 19 décembre 1944.

Photo de déportés derrière les barbelés prise en 1945, au moment de la libération du camp de concentration d'Auschwitz.

Comme en 1940, le convoi a marqué l'arrêt en gare de Cracovie. Là, les prisonniers, dont beaucoup avaient tenté de rejoindre l'armée polonaise en France via la Slovaquie et la Hongrie, avaient appris l'entrée ce même jour des troupes allemandes dans Paris. "C'est comme si le sol s'était dérobé sous nos pieds. Nous avions eu pour but la France, l'armée polonaise, et voilà que Paris était occupé et que la France se rendait", a raconté Kazimierz Albin, qui avait 17 ans à l'époque.

"TOUTE DÉSOBÉISSANCE SERA PUNIE DE LA PEINE DE MORT"

A leur arrivée au camp, a raconté M. Albin, on leur a dit qu'ils étaient "dans un camp allemand de concentration en tant qu'ennemis du peuple allemand. Toute désobéissance et tentative d'évasion est punie de la peine de mort". Dès le lendemain et pendant une période de quarantaine, ils seront frappés, torturés, soumis à des exercices physiques insoutenables, et seront ensuite employés à l'extension du camp.

Dès leur arrivée dans le camp, les prisonniers ont été battus et torturés.

Au moins 227 d'entre eux sont morts à Auschwitz et 300 ont survécu à la guerre. D'autres convois ont suivi et, jusqu'au printemps 1942, Auschwitz fut occupé en majorité par des prisonniers polonais non juifs. Kazimierz Albin, qui a réussi à s'évader en février 1943, sera témoin en 1942 de l'arrivée massive de juifs de toute l'Europe et de la création d'Auschwitz-II, ou Birkenau, lieu d'extermination des juifs : hommes, femmes, enfants, vieillards.

En septembre 1940 arrivera un prisonnier particulier, le résistant polonais Witold Pilecki, qui s'est fait interner volontairement afin de constituer un réseau de résistants à l'intérieur du camp, et a informé le monde de ce qui s'y passait pendant deux ans et demi.

DES CONVOIS DE "FAMILLES SUR TROIS GÉNÉRATIONS"

Des femmes et des enfants juifs à leur arrivée par train au camp d'extermination d'Auschwitz.

M. Albin se souvient encore de ces convois de "familles sur trois générations" et des détails de l'extermination dans les chambres à gaz entendus dans les conversations des kapos avinés. Un million de juifs ont trouvé la mort à Auschwitz-Birkenau, ainsi qu'entre 70 000 et 75 000 Polonais non juifs, 21 000 Tziganes, 15 000 prisonniers de guerre soviétiques et 10 000 à 15 000 autres prisonniers, dont des résistants, selon les données du musée du camp.

Le Monde.fr, avec AFP

Le Maroc voit en l'Afrique un nouvel eldorado économique

Salah Eddine Mezouar, ministre marocain de l'économie, est revenu du sommet France-Afrique organisé à Nice, le 31 mai, plus convaincu que jamais : l'horizon est africain. "La France doit changer son approche, soulignait le ministre vendredi 11 juin, devant des journalistes français. L'Afrique est de plus en plus convoitée, les enjeux sont sérieux, il faut se battre." Face à une Europe en crise, le Maroc, qui a toujours privilégié sa relation avec le nord, lorgne de plus en plus vers le sud et ses promesses de croissance.

"L'Europe est notre partenaire stratégique et le restera, mais nous voulons être des acteurs actifs face à une mutation qui est en train de se faire, affirme M. Mezouar. Rendez-vous compte, d'ici à 2040, l'Afrique comptera 600 millions de citadins nouveaux, et la plupart des pays connaîtront une croissance de 4 % à 6 % par an. Tout cela nous interpelle." Certes, les affaires sont modestes. L'Afrique ne représente que 1,7 % des échanges du Maroc, mais le pays s'est fixé pour objectif de doubler ce chiffre à moyen terme.

Nombre d'entreprises marocaines se développent sur le continent. Royal Air Maroc a ouvert de nouvelles destinations en Afrique, une région du monde qui représente désormais 41 % de son trafic. Des entreprises de BTP se sont installées au Sénégal, en Mauritanie, en Guinée. Et les banques multiplient les implantations. "Nous sommes en train de faire nos premiers pas", déclare Mohamed El Kettani, président d'Attijariwafa, premier groupe financier marocain qui a ouvert une dizaine de succursales en Afrique subsaharienne.

La concurrence est forte. "La Chine a compris avant tout le monde l'intérêt stratégique de l'Afrique", observe le ministre de l'économie. Dans l'impossibilité de s'opposer au dynamisme chinois, dépourvu de ressources énergétiques qui le rendrait incontournable, le Maroc s'est créé un emploi sur mesure, celui d'intermédiaire pour investisseurs étrangers. "Nous voulons jouer le rôle de hub régional", plaide Mohamed Horani, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). D'où le soin du gouvernement apporté au développement des infrastructures routières, portuaires et ferroviaires.

Ces ambitions sont toutefois contrariées par ses relations avec le voisin algérien. Non seulement, le conflit qui oppose depuis des années les deux pays sur le Sahara occidental prive le Maroc d'un vaste marché, mais il nourrit aussi une compétition acharnée. "L'Algérie a besoin d'un ennemi, lâche durement M. Mezouar. Et plus le temps avance, plus elle se replie sur elle-même. Les derniers développements ne sont pas très rassurants." Depuis plus de trois ans, la banque Attijariwafa attend un agrément pour ouvrir une succursale algérienne. "Nous réactualisons la demande chaque année, précise son président. Mais on ne nous dit toujours ni oui ni non." Le conflit du Sahara coûterait chaque année 2 points de croissance au Maghreb.

Isabelle Mandraud

Tokyo devient la ville la plus chère du monde


Vue sur Tokyo et le mont Fuji.

Selon une étude annuelle publiée lundi 14 juin par le cabinet britannique ECA, Tokyo est la ville la plus chère du monde pour les salariés expatriés en 2010, principalement en raison de la volatilité des taux de change due à la crise économique. Trois autres métropoles japonaises (Nagoya, Yokohama et Kobé) font partie des dix premiers, tandis qu'aucune ville américaine ne figure dans les vingt-cinq de tête, New York n'arrivant qu'à la 48e place. "La chute du dollar a entraîné une légère baisse du coût de la vie dans la plupart des villes d'Amérique du Nord", explique ECA.

Grosse surprise de ce classement, Londres, qui a longtemps figuré parmi les capitales où le coût de la vie était l'un des plus élevés, ne fait plus partie cette fois-ci du top 50. "La faiblesse de la livre sterling (...) a provoqué une baisse des prix pour les visiteurs au Royaume-Uni", fait remarquer l'étude. En conséquence, "Londres se retrouve moins onéreuse que d'autres villes européennes telles que Munich, Amsterdam ou Bruxelles", est-il souligné.

PARIS À LA SEIZIÈME PLACE

L'enquête, réalisée avant la chute de l'euro et basée sur les prix de biens de consommation et services (logement, alimentation, transport, habillement, loisirs, etc.) dans 400 villes du monde, établit respectivement la capitale norvégienne Oslo, et Luanda en Angola, comme deuxième et troisième villes les plus chères. Cinq villes africaines figurent dans les vingt-cinq premiers : outre Luanda, on retrouve Libreville (13e) au Gabon, Abidjan (17e) en Côte d'Ivoire, Abuja (18e) au Nigeria et Kinshasa (23e) en République démocratique du Congo. Hormis Abidjan, ces métropoles africaines sont dans des régions productrices et exportatrices de pétrole.

Paris occupe pour sa part la seizième place de ce classement, utilisé par les professionnels des ressources humaines dans les entreprises pour calculer les primes de coût de la vie qu'elles accordent à leurs expatriés. Strasbourg (32e) et Lyon (42e) sont les deux autres villes françaises à figurer dans la liste.

Le classement des 20 villes les plus chères selon ECA : 1) Tokyo, 2) Oslo, 3) Luanda, 4) Nagoya, 5) Yokohama, 6) Stavanger (Norvège), 7) Kobé, 8) Copenhague, 9) Genève, 10) Zurich, 11) Berne, 12) Bâle, 13) Libreville, 14) Helsinki, 15) Moscou, 16) Paris, 17) Abidjan, 18) Abuja, 19) Tel-Aviv, 20) Séoul.

Le Monde

L'orgie des frères Kennedy avec Marilyn Monroe


Le FBI a révélé lundi sur la page «Hot Topics» de son site web 2.352 pages de documents confidentiels ayant trait aux activités personnelles et politiques du sénateur démocrate Ted Kennedy de 1961 à 1985.

Il n'a pas fallu longtemps à The Smoking Gun pour passer ces 2.352 pages au peigne fin et en sortir une feuille volante –aussitôt copiée et publiée – très compromettante pour le frère de l'ancien président John Fitzerald Kennedy: une certaine Jacqueline Hammond, ex-femme d'un ancien ambassadeur des Etats-Unis en Espagne y dit détenir:
des informations considérables concernant des partouzes ayant eu lieu à l'Hotel Carlyle (où Kennedy avait une chambre) à New York.

... Et celles-ci impliqueraient les frères Kennedy, Frank Sinatra, Marilyn Monroe et Sammy Davis Jr.

Apparemment, cette feuille volée datant de 1965 appartiendrait à un rapport plus important du FBI, mais d'après The Smoking Gun, «le thème de ce dossier est encore inconnu».
D'autres notes importantes du dossier sur Kennedy ont été repérées, notamment une correspondance entre un agent du FBI et le directeur du Bureau, J.Edgar Hoover, exprimant l'inquiétude de l'agent:
Merci de vous assurer que Ted Kennedy reçoit toute la protection dont il a besoin. Il ne nous reste plus qu'un Kennedy.

Des années après que ses frères ont été assassinés, Ted Kennedy aurait reçu des avertissements répétés lui disant qu'il subirait le même sort: c'est ce que révèle la majorité des documents du FBI, d'après le New York Times.

The Smoking Gun publie ainsi un document qui avertit d'un potentiel assassinat du sénateur à l'arbalète , et un plan d'assassinat révélé par un Arizonien avec «des pouvoirs psychiques».
The Smoking Gun publie également une note qui détaille «un plan machiavélique d'extorsion » impliquant des «Polaroids obscènes», ainsi qu'une «demande discrète» de la Maison Blanche de Nixon sur des informations concernant les voyages internationaux de Mary Jo Kopechne's, une spécialiste de campagne politique qui trouva la mort dans une voiture conduite par Ted Kennedy, l'accident étant connu comme l'accident de Chappaquiddick.

The Smoking Gun précise que les membres de la famille restants avaient l'opportunité de protester s'ils jugeaient que les révélations de certaines informations violaient leur intimité. Ce qu'ils n'ont pas fait.

Lire l'article du Smoking Gun ici , du New York Times ici

slate.fr

Hitler fascine une partie de la jeunesse indienne


Plus de 65 ans après sa mort, la figure et le destin d'Hitler fascinent encore... BBC News nous apprend que le dictateur allemand connaît un succès croissant auprès des jeunes Indiens. A tel point qu'il existe en Inde un vrai marché pour tout ce qui a trait de près ou de loin à Hitler. Les chiffres ne sont pas faramineux, mais ils sont en constante croissance.

Bollywood a décidé de s'emparer du filon. Le film Mon ami Hitler devrait sortir à la fin de l'année. Le pitch tient en une phrase: la relation qu'entretenait Hitler avec Eva Braun, sa maîtresse.

Mein Kampf, l'ouvrage rédigé par Hitler durant sa détention fait d'ailleurs partie des best-sellers en Inde. Le plus grand éditeur indien du livre qui expose l'idéologie politique du nazisme en a vendu plus de 100.000 exemplaires en dix ans. Selon l'éditeur, cela représente une augmentation de 10% à 15%. La librairie Crossword a vendu quelque 25.000 exemplaires depuis 2000. Pour le chef du marketing, c'est un best-seller.

Ce qui surprend, c'est que cette mode touche principalement les jeunes et les plus aisés. Mein Kampf fait en effet de meilleures ventes dans les quartiers les plus riches.

Face à ce succès, il existe même désormais des produits dérivés à l'effigie d'Hitler. Selon l'article, à Pune, une boutique pour adolescents vend jusqu'à 100 «T-shirts Hitler» par mois.

Mais comment expliquer cet engouement? Il semble que cela soit les supposés discipline et patriotisme du personnage qui les attire. BBC News publie à ce propos le témoignage d'un étudiant de 19 ans, admirateur d'Hitler:

Depuis que je comprends un peu l'histoire, j'admire Hitler. J'admire ses qualités de leadership et sa discipline. Il a hypnotisé toute la nation avec ses qualités de commandement et sa discipline.

Un autre admirateur reconnaît n'avoir pas lu Mein Kampf mais considère Hitler comme une «légende». «La Shoah n'était une bonne chose, mais tout a le monde a sa face positive et sa face noire », relativise-t-il.

Pour l'universitaire Govind Kulkarni, cette fascination tient à une forme de crédulité des jeunes:
La jeunesse a besoin d'un héros, d'un patriote et Hitler était un fervent patriote. Les jeunes le voient comme quelqu'un qui peut résoudre les problèmes. Et les gens ici sont confrontés à beaucoup de problèmes.


slate.fr

Le réseau social Bebo vendu à un fonds d'investissement


La page d'accueil du réseau social Bebo.

Le fonds d'investissement américain Criterion Capital Partners (CCP) a confirmé, jeudi 17 juin, l'acquisition du site communautaire Bebo, qu'avait acheté AOL en 2008 pour 850 millions de dollars (687 millions d'euros). Le nouvel acquéreur n'a toutefois pas indiqué les termes de la transaction. "CCP va prendre le contrôle des opérations mondiales de Bebo immédiatement et garder son siège à San Francisco", a indiqué le fonds dans un communiqué.

Le réseau social Bebo, lancé en 2005, est particulièrement populaire au Royaume-Uni, où il est en concurrence directe avec le réseau MySpace. Il est aussi présent aux Etats-Unis, en Irlande, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada, en Pologne, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Inde, au Pakistan .

Jugé prometteur il y a deux ans, Bebo n'a toutefois cessé de perdre du terrain face à des concurrents aussi populaires que Facebook et MySpace. "La base d'utilisateurs jeune et très active [de Bebo], ses recettes, sa présence dans des pays à travers le monde et une solide infrastructure technique en font une plateforme médiatique séduisante", a toutefois estimé Adam Levin, l'un des principaux responsables de CCP.

UNE MOINS-VALUE SIGNIFICATIVE ?

Plusieurs médias américains, à l'image du site spécialisé TechCrunch, s'étaient fait l'écho de la transaction dès mercredi, certains avançant qu'AOL avait accusé une énorme moins-value, n'obtenant que 10 millions de dollars (8 millions d'euros) pour un site dont il avait annoncé vouloir se débarrasser dès avril.

AOL, dont Time Warner s'est séparé en décembre afin de mettre fin aux frais d'un des rapprochements les plus désastreux entre deux entreprises, cherche à se recentrer sur "le contenu, la publicité et les communications". Il s'est lancé dans un vaste programme de réduction de coûts.

Le Monde.fr avec AFP

Les mafias menacent l'ordre mondial selon l'ONU


"Le marché mondial de l'héroïne afghane est estimé à environ 55 milliards de dollars, mais seulement 2,3 milliards de dollars, soit environ 5 %, reviennent aux agriculteurs, aux négociants et aux insurgés afghans", affirme l'ONU.

Le crime organisé est devenu une force à l'échelle mondiale, a déclaré à l'ONU, à New York, Antonio Maria Costa, directeur exécutif de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) basé à Vienne. "La criminalité est devenue mondiale, a atteint une dimension macro-économique et pose une sérieuse menace pour la paix et même pour la souveraineté des nations", a-t-il déclaré lors de la présentation à une réunion plénière de l'Assemblée générale de l'ONU un nouveau rapport de l'ONUDC intitulé "La mondialisation de la criminalité: évaluation de la menace posée par le crime organisé international". Il a regretté que dix ans après son adoption à Palerme, la Convention de l'ONU contre le crime organisé transnational, seul instrument international contre le crime, ne soit pas assez suivie d'effet et que tous les pays n'y adhèrent pas.

Ce rapport estime qu'environ 140 000 personnes sont victimes de trafic d'êtres humains alimentant l'industrie du sexe en Europe, qui représente un revenu annuel de 3 milliards de dollars pour ses exploitants. Le rapport indique aussi que les deux principaux flux de migrants clandestins vont d'Afrique en Europe et d'Amérique latine aux Etats-Unis. De 2,5 à 3 millions de migrants passent clandestinement d'Amérique latine aux Etats-Unis chaque année, rapportant 6,6 milliards de dollars aux passeurs.

L'Europe est le plus gros marché régional en valeur pour l'héroïne (20 milliards de dollars) et la Russie en est le premier pays consommateur au monde (70 tonnes). "Les stupéfiants tuent entre 30 000 et 40 000 jeunes Russes par an, soit le double du nombre de soldats de l'Armée rouge tués pendant l'invasion de l'Afghanistan dans les années 1980", indique le rapporteur. Pour lui, "l'attention et les critiques se concentrent sur les principaux pays producteurs de drogues illicites, tels que l'Afghanistan (opium) et la Colombie (coca), mais c'est dans les pays (riches) de destination qu'est réalisée la plus grande partie des profits du commerce de la drogue. Par exemple, le marché mondial de l'héroïne afghane est estimé à environ 55 milliards de dollars, mais seulement 2,3 milliards de dollars, soit environ 5 %, reviennent aux agriculteurs, aux négociants et aux insurgés afghans." Le rapport constate aussi que près de la moitié des médicaments testés en Afrique et en Asie du Sud-Est sont contrefaits et inadéquats, accroissant les risques de maladie au lieu de les réduire.

"L'action répressive contre les groupes mafieux ne permettra pas de mettre un terme aux activités illicites si les marchés sur lesquels ils s'appuient restent intacts, notamment les hordes de délinquants à col blanc — avocats, comptables, agents immobiliers et banquiers — qui les protègent et blanchissent leurs gains. L'expansion des marchés noirs est due autant à la cupidité des cols blancs qu'à celle des groupes criminels organisés."

Pour l'ONU, la menace n'est pas seulement économique. "Les profits tirés du crime et la menace d'utiliser la force, permettent aux criminels d'influencer des élections, des politiciens et même des militaires", ajoute-t-il. Selon lui, les pays les plus faibles sont les plus exposés au risque mais la menace est globale. "Les flux illégaux pointent presque tous vers le Nord" car "les plus grandes économies sont les plus gros marchés pour les biens illégaux".

Le Monde

L'Afrique s'engage pour la "Grande Muraille verte"


La désertification est à l'origine d'une des pires crises alimentaires qu'ait connue l'Afrique depuis trente ans.

Onze pays africains, réunis pour un premier sommet sur le sujet, ont rappelé jeudi 17 juin à N'Djamena (Tchad) leur engagement à développer la Grande Muraille verte qui doit, à terme, enrayer l'avancée du désert. Cette large bande de verdure suivra un tracé de plus de 7 100 km entre Dakar et Djibouti à travers ces onze Etats (Burkina Faso, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad).

"La GMV devrait voir le jour d'ici trois à cinq ans selon les pays", a affirmé Abakar Mahamat Zougoulou, coordinateur tchadien de l'événement, précisant que certains pays comme le Sénégal étaient plus avancés que d'autres. "Aucun budget n'a été défini" pendant le sommet de N'Djamena, qui doit déboucher sur la création de l'Agence panafricaine de la Grande Muraille verte, a-t-il ajouté. "La Grande Muraille verte est un projet conçu par les Africains pour les Africains et pour les générations futures. C'est une contribution de l'Afrique à la lutte contre le réchauffement climatique", a affirmé le président tchadien Idriss Déby Itno. "Cette initiative, si c'est un sacrifice, il faut le consentir pour les générations futures", a-t-il lancé, rappelant que "le continent africain, qui émet le moins de gaz à effet de serre, est l'un de plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique".

Il a ainsi demandé à la communauté internationale d'"accompagner les pays de la Grande Muraille verte dans cette œuvre d'importance capitale". "Le désert est un cancer qui progresse (...). C'est pour cela que nous avons décidé ensemble de mener cette bataille titanesque", a déclaré le président sénégalais Abdoulaye Wade, un des initiateurs du projet. "Avec la Grande Muraille, nous avons en perspective l'arrêt du désert mais au-delà la colonisation du désert", a-t-il assuré, ajoutant : "Nous n'avons plus le droit de regarder impuissamment la destruction de l'Afrique."

DISPARITION DES TERRES FERTILES

La bande sahélienne est actuellement touchée par une grave crise alimentaire, la pire depuis trente ans selon plusieurs observateurs, qui soulignent que petit à petit le désert grignote les terres fertiles. La communauté internationale suit le projet de près, et le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) a promis jeudi une aide. "Nous affectons une allocation à chacun de vos pays. Le niveau de cette allocation varie en fonction du pays. Le montant varie de 6,6 millions de dollars (5,3 millions d'euros) à 23 millions de dollars (18,7 millions d'euros). Le montant cumulé d'aide du FEM pour la Grande muraille verte s'élève à environ 119 millions de dollars (environ 97 millions d'euros)", a affirmé Monique Barbut, présidente du FEM. "Au-delà du financement direct, le Fonds pourra servir de catalyseur pour encourager d'autres bailleurs à s'intéresser à la Grande Muraille verte", a-t-elle espéré.

En 2007, le projet a été "entériné par l'Union africaine, qui en a fait une réponse de l'Afrique au problème de la désertification", selon le ministre de l'environnement tchadien, Hassan Terap.

Les onze pays veulent impliquer leurs voisins septentrionaux, comme l'a souligné le président Déby, en appelant les "pays du bassin forestier [du Congo] à se joindre aux pays de la Grande Muraille verte, car la désertification du Sahel provoquera la disparition du bassin forestier du Congo". Ce bassin est considéré comme le deuxième poumon de la planète après l'Amazonie.

Le Bhoutan tente de vivre au rythme du "bonheur national brut"


Le Bhoutan : ses monastères bouddhistes perchés en haut des montagnes, ses visas touristiques à 200 dollars (161 euros) par jour, et son "bonheur national brut" (BNB). Le concept a fait la renommée du royaume depuis que Sa Majesté, le quatrième roi du Bhoutan Jigme Singye Wangchuck, en a fait la promotion à la tribune des Nations unies, en 1972. Le petit royaume bouddhiste, coincé entre l'Inde et la chaîne de l'Himalaya, venait de sortir de son isolement et cherchait à préserver son identité. La réponse fut le BNB, fondé sur quatre principes : la croissance et le développement économiques ; la conservation et la promotion de la culture ; la sauvegarde de l'environnement et l'utilisation durable des ressources ; et enfin la "bonne gouvernance responsable".

Une commission veille à l'application de ces principes dans tous les domaines d'activité. De la construction d'une ligne de chemin de fer à la rédaction des programmes scolaires. Contrairement au produit intérieur brut (PIB), le BNB prend en compte une vision à long terme de la croissance. L'exploitation, et donc la destruction d'une forêt, peut augmenter les chiffres du PIB, mais pas ceux du BNB. Il est ainsi inscrit dans la Constitution que les forêts doivent couvrir 60 % de la surface du pays "pour l'éternité".

Idéologie nationaliste

Mais peut-on réduire le bonheur à des statistiques ? "Le BNB est une philosophie qui ne se mesure pas forcément. Elle doit être présente dans l'esprit de chaque responsable d'organisation, et même des chefs de famille", explique Lam Dorji, directeur de la Société royale pour la protection de la nature.

Derrière le concept du BNB se cache aussi une idéologie nationaliste, passée sous silence en Occident. "Elle prône la suprématie des valeurs du bouddhisme pour unifier le pays, avec pour conséquence le nettoyage ethnique, à la fin des années 1980, de plus de 100 000 Lhotsampas (d'origine népalaise), en majorité hindous, qui vivaient dans le sud du pays", souligne une diplomate en poste à Katmandou, la capitale du Népal.

Le concept de BNB a bien du mal à s'accorder avec la réalité. Le Bhoutan, qui s'est engagé à ne pas devenir émetteur net de carbone, a tout misé sur la production d'énergie hydroélectrique. Or les Bhoutanais se demandent désormais si ce choix est viable. Depuis l'accélération des fontes des glaciers de l'Himalaya, les débits des fleuves sont irréguliers et mettent en péril la production d'électricité. Enfin, la dépendance du royaume vis-à-vis des aides extérieures ne fait qu'augmenter, alors que l'autosuffisance est l'un des objectifs de la philosophie du "bonheur national brut".

Près de quarante ans après son invention, c'est peut-être à l'étranger que le concept a le mieux réussi. Il a inspiré la création d'indices originaux comme celui du "produit intérieur doux" ou du "bonheur intérieur net", et d'autres plus éprouvés, comme l'"indicateur de développement humain" (IDH), créé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Sur RTL : en partenariat avec "Le Monde", retrouvez l'Expédition RTL consacrée à la vie au Bhoutan dans toutes les sessions d'information de la station du lundi 21 juin. Tous les reportages sont rediffusés sur Rtl.fr.

Julien Bouissou

La rougeole gagne à nouveau du terrain en Afrique

Après vingt ans de nette régression, la rougeole connaît une recrudescence inquiétante sur le continent africain. L'efficacité de la prévention est mise en cause, et ce alors que les campagnes de vaccination ont fait reculer le nombre de décès dus à cette infection respiratoire de 2,5 millions en 1980 à 164 000 en 2008 dans le monde.

Pour Florence Fermon, "référente rougeole" à Médecins sans frontières (MSF), l'objectif d'éradication de cette maladie d'ici 2015, fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est devenu depuis deux ans "un slogan un peu mal placé". Selon des données partielles, plus de 64 000 cas et 1 188 décès ont été recensés entre fin 2009 et début 2010 dans une trentaine de pays africains. Le plus surprenant étant, pour MSF, que ces épidémies apparaissent non seulement dans des zones de conflit, comme en République démocratique du Congo, mais aussi dans des pays stables comme le Malawi, le Burkina Faso ou l'Afrique du Sud, où sont menés d'importants programmes de prévention depuis des années.

Rigidité

Les succès, fragiles, de vingt ans de vaccination contre la rougeole auraient donc engendré un effet secondaire non désiré : la maladie, qui ne représente plus une cause de mortalité majeure, ne figure plus parmi les priorités des ministères de la santé et des bailleurs de fonds.

Relativement bénigne dans les pays riches, et donc sous-estimée par eux, cette maladie infantile est très contagieuse. Elle peut entraîner de graves complications (pneumonie, cécité, encéphalite...) et provoquer la mort de 5 à 20 % des malades dans les zones de faible accès aux soins. Il n'existe pas de traitement contre ce virus, dont on peut cependant facilement se protéger par un vaccin peu coûteux.

Face à la recrudescence de la rougeole, le directeur des opérations de MSF, Thierry Durand, appelle à mieux coordonner les réponses des différents acteurs (OMS, Unicef, ministères) et entend surtout "alerter sur les défaillances du système". Le Programme élargi de vaccination lancé par l'OMS en 1974 pèche, selon lui, par sa standardisation excessive et sa rigidité. Ainsi, la vaccination de routine contre la rougeole ne s'effectue qu'à un âge compris entre neuf et onze mois. Par conséquent, "de nombreux enfants de plus d'un an ne sont pas vaccinés, et on ne peut leur administrer le vaccin alors qu'ils courent de grands risques", déplore Florence Fermon.

Par ailleurs, en cas d'épidémie, "les discussions techniques, sur le terrain, concernant la stratégie, la tranche d'âge et les zones" de vaccination retardent considérablement les opérations. Comme au Zimbabwe, où MSF a attendu huit mois que le ministère de la santé l'autorise à vacciner. Enfin, les soutiens financiers manquent de plus en plus pour répondre aux épidémies, d'autant que les bailleurs de fonds s'étonnent parfois de devoir payer une seconde fois, après avoir soutenu des campagnes de prévention qui se sont révélées insuffisantes. Conséquence directe : dans certains pays, la couverture vaccinale est en baisse.

Angela Bolis
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