samedi 29 mai 2010

"Le cannibale à l'arbalète" accusé de tuer des prostituées


Un Brtinnanique de 40 ans a été mis en examen, accusé du meurtre de trois prostituées. Deux des corps n'ont pas été retrouvés, laissant craindre que le suspect n'ait mangé les cadavres.

Au tribunal de Bradford (Yorkshire), où il était mis en examen, vendredi 28 mai, pour le meurtre de trois prostituées, Stephen Griffiths s'est lui-même présenté comme "le cannibale à l'arbalète" quand on lui a demandé de décliner son identité. Pour l'heure, on ne sait pas s'il a mangé ses victimes présumées, puisque deux d'entre elles restent portées disparues (Shelley Armitage, 31 ans, depuis un mois, et Susan Rushworth, 43 ans, depuis un an), quand des restes de la troisième (Suzanne Blamires, 36 ans) ont été retrouvés la semaine dernière dans une rivière, non loin de son domicile. Mais la presse britannique, vendredi, faisait état d'un film pris dans le hall d'un immeuble par une caméra de vidéosurveillance, il y a quelques jours, qui montrerait M. Griffiths en train d'attaquer une jeune femme à l'arbalète avant de traîner le corps loin des regards indiscrets. Puis, plus tard, de sortir des sacs poubelle à plusieurs reprises.

A 40 ans, le suspect vivait seul dans ce quartier chaud de Bradford où les prostituées et les dealers en tout genre ont leurs habitudes. Et où Peter Sutcliffe - "l'éventreur du Yorkshire", qui avait tué treize femmes dans les années 1970 - avait sévi. Après des études en psychologie à l'université de Leeds, M. Griffiths préparait depuis six ans un doctorat en criminologie. Il s'intéressait plus particulièrement aux homicides du XIXe siècle, et en particulier aux meurtres en série de Jack l'éventreur, dont l'identité n'a jamais été établie. Comme sujet de thèse, il s'était choisi les techniques d'enquêtes victoriennes comparées aux méthodes d'investigation modernes.

Mais cela ne suffisait manifestement pas à remplir la vie de cet homme en quête de contacts sur Internet. En 2008, il avait passé une petite annonce sur le site de rencontres du Guardian pour trouver l'âme soeur, après un passage en hôpital psychiatrique et quelques dépressions. "Je fais des recherches sur les homicides, expliquait-il, ce qui demande une grande autodiscipline et un réel détachement émotionnel." Sur le réseau social MySpace, il écrivait : "L'humanité n'est pas seulement une condition biologique. C'est aussi un état d'esprit. De ce point de vue, je suis au mieux un pseudo-humain, au pire un démon."

Deux gros lézards

Souvent vêtu d'un manteau en cuir, d'un pantalon et de bottes noirs, Stephen Griffiths n'avait pas lié de relations avec ses voisins, même s'il habitait son studio depuis des années. Ils décrivent aujourd'hui un homme discret et sans histoire, un peu bizarre, avec ses deux gros lézards comme animaux domestiques et ses lunettes de soleil toujours sur le nez.

D'autres prostituées que les trois victimes présumées de M. Griffiths ont disparu ces derniers mois dans le Yorkshire ou, plus largement, le nord de l'Angleterre. La police n'a pour l'heure pas rapproché les différentes affaires, mais elle étudie le dossier.

Virginie Malingre (Londres, correspondante)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

loading...
loading...