
La page d'activité récente sur le site de Foursquare.
L'internaute pouvait déjà diffuser ce qu'il pense (Facebook), ou ce qu'il est en train de faire (Twitter). Désormais, il peut dire aussi où il se trouve grâce au réseau social Foursquare, basé sur la géolocalisation via téléphone portable.
Lancée en mars 2009 par Dennis Crowley et Naveen Selvadurai, l'application, disponible sur iPhone, Androïd, Palm et Blackberry, connaît depuis quelques semaines un engouement inattendu chez les fans de réseaux sociaux. Alors que le nombre d'utilisateurs plafonnait à 500 000 en janvier, 100 000 nouveaux comptes ont été ouverts en moins de dix jours début mars. "Nous nous estimions heureux si nous franchissions la barre du million d'utilisateurs fin 2010. Nous devrions l'atteindre dans quelques semaines", déclarait Dennis Crowley au Wall Street Journal.
Lancée en mars 2009 par Dennis Crowley et Naveen Selvadurai, l'application, disponible sur iPhone, Androïd, Palm et Blackberry, connaît depuis quelques semaines un engouement inattendu chez les fans de réseaux sociaux. Alors que le nombre d'utilisateurs plafonnait à 500 000 en janvier, 100 000 nouveaux comptes ont été ouverts en moins de dix jours début mars. "Nous nous estimions heureux si nous franchissions la barre du million d'utilisateurs fin 2010. Nous devrions l'atteindre dans quelques semaines", déclarait Dennis Crowley au Wall Street Journal.
L'utilisation de ce réseau social est assez simple. Une fois l'application téléchargée, et la liste de ses contacts Facebook et Twitter importée, l'utilisateur est invité à effectuer un "check-in", c'est-à-dire pointer l'endroit où il se trouve actuellement. Cela peut être un café, une station de métro, un magasin... ses contacts seront donc informés de sa localisation en temps réel. L'internaute peut également ajouter un avis sur le lieu fréquenté. Selon les créateurs, Foursquare est un outil social permettant de partager de bonnes adresses, et de découvrir sa ville ou son quartier en s'amusant avec un système de récompenses.
DES "RÉCOMPENSES" À DÉBLOQUER
Pour inciter l'utilisateur à faire le plus de "check-in" possibles, Foursquare a mis en place un système de badges à collectionner. Ils se débloquent selon le nombre de "check-in" effectués : Adventurer pour dix "check-in" dans dix endroits différents, Local (habitué) pour trois "check-in" dans le même endroit en une semaine, School Night pour un "check-in" le soir en semaine après 3 heures du matin ... Au total, plus d'une trentaine de badges sont disponibles.
Outre l'aspect collection, Foursquare mise sur la compétition entre ses utilisateurs. Si vous êtes la personne qui s'enregistre le plus dans un endroit donné, vous en devenez le "maire". Un privilège que vous gardez jusqu'à ce que quelqu'un fasse un plus gros score que vous. Etre maire n'est pas seulement honorifique : certains magasins proposent des avantages pour l'heureux détenteur de ce titre, comme des consommations gratuites.
Ces offres spéciales ne sont pas pour le moment très répandues. Sur 1,4 million de lieux répertoriés sur Foursquare, seuls 1 200 proposent des avantages pour leurs clients réguliers. En France, l'offre est anecdotique. Pourtant, les entreprises commencent à percevoir l'intérêt commercial de ce réseau social. Outre l'aspect "carte de fidélité 2.0", le commerce peut faire sa réclame sur le site en étant répertorié sur Foursquare, et en misant sur les recommandations déposées par ses clients. Car lorsqu'il se connecte au service, l'utilisateur a accès à une carte lui indiquant les commerces se trouvant à proximité... avec l'avis des internautes.
UN OUTIL MARKETING
De la même manière, des badges spéciaux font leur apparition. Foursquare a signé un accord avec le guide culinaire américain Zagat, avec à la clé des badges pour les utilisateurs se rendant dans les adresses présélectionnées par le guide. Même récompense pour les utilisateurs se connectant dans une adresse recommandée par le New York Times lors des Jeux olympiques de Vancouver l'hiver dernier. Les clients des Starbucks Coffee ne sont pas en reste, avec un badge s'ils commandent dans cinq cafés différents... Des partenariats payants, mais dont les termes sont tenus secrets.
Les investisseurs croient aux chances de Foursquare de devenir le réseau social de l'année. L'an passé, 1,35 million de dollars (1 million d'euros) avait été levé par des business angels, des investisseurs de la Silicon Valley ayant soutenu par le passé Google, Twitter ou Paypal. La prochaine levée de fond vise désormais les 10 millions de dollars (7,5 millions d'euros), portant la valorisation de la start-up de 50 à 80 millions de dollars (de 37 à 60 millions d'euros).
La partie n'est néanmoins pas encore gagnée pour Foursquare. D'autres start-up misent aussi sur la géolocalisation, comme Gowalla, son principal concurrent, réputé pour être plus précis (l'application vérifie via les coordonnées GPS que vous êtes bien dans le lieu où vous prétendez être). Et reste une inconnue de taille : la capacité de Foursquare d'intéresser au-delà du petit cercle des technophiles et de séduire le grand public.
Chloé Woitier
LEMONDE.FR
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire