
Capture d'écran du webdocumentaire "Prison Valley".
« Fremont County, Colorado, 36 000 âmes, 14 prisons, 7 731 condamnés." C'est le décor du webdocumentaire Prison Valley : une plongée dans une ville où la prison est une industrie comme une autre. Une industrie qui s'auto-alimente : les prisonniers fabriquent eux-mêmes des cellules.
C'était probablement le webdocumentaire le plus attendu de cette année tant sa sortie a été préparée avec soin et le buzz savamment entretenu. Tous les ingrédients étaient là : une ville effarante, un genre naissant – le webdocumentaire – et un travail journalistique et photographique de qualité. Dix-huit mois de travail ont été nécessaires au journaliste David Dufresne et au photographe Philippe Brault pour mener à bien ce "road-movie participatif" dans l'industrie de la prison. Il est produit par Upian et diffusé par Arte.tv.
C'était probablement le webdocumentaire le plus attendu de cette année tant sa sortie a été préparée avec soin et le buzz savamment entretenu. Tous les ingrédients étaient là : une ville effarante, un genre naissant – le webdocumentaire – et un travail journalistique et photographique de qualité. Dix-huit mois de travail ont été nécessaires au journaliste David Dufresne et au photographe Philippe Brault pour mener à bien ce "road-movie participatif" dans l'industrie de la prison. Il est produit par Upian et diffusé par Arte.tv.
L'ossature du webdocumentaire est un récit classique et linéaire de 59 minutes. Ce montage final a d'ailleurs été repris tel quel par la chaîne qui le diffusera à la télévision le 12 juin. Sur le Web, l'internaute a le choix : il peut regarder le film d'un bout à l'autre ou s'arrêter lorsque des bifurcations lui sont proposées. Portfolios sonores, forum, statistiques : autant de bonus où l'internaute peut s'égarer, avant de revenir à sa lecture.
LE MOT D'ORDRE : INTERACTIVITÉ
Le visiteur est d'abord invité à "prendre une chambre" dans le motel où le tandem avait établi son QG pendant le tournage. En s'enregistrant via une adresse email, il crée un compte qui active les bonus. Il peut aussi voir qui est connecté en même temps et chatter avec ces personnes. Dans Prison Valley, l'internaute est au centre des choix, mais aussi au centre des débats : le webdocu offre la possibilité d'échanger avec les protagonistes via des questions transmises par les journalistes. Sans le décalage horaire, l'échange aurait même pu se faire par chat. Une rencontre est néanmoins proposée tous les jeudis à 19 heures. Les réalisateurs espèrent convaincre l'Observatoire international des prisons (OIP), le ministère de la justice et un syndicaliste de répondre aux questions en ligne.
Pour assurer une visibilité à ce travail, des partenariats avec France Inter, Libération et Yahoo! ont été mis en place. Les sites de ces médias diffuseront quelques vidéos pour inciter à en voir plus sur celui d'Arte. Une application Iphone donnera accès aux premières minutes du film et aux portfolios.
"C'est une petite folie", aime plaisanter David Dufresne, ancien de Libération, passé un temps sur la chaîne I-télé. Le coût de cette folie : 230 000 euros pour la seule partie Web. Outre les 90 000 euros d'aide à la production pour les nouveaux médias du Centre national du cinéma (CNC), Arte et Upian ont financé chacun 70 000 euros. Le premier comme co-producteur, le deuxième sur fonds propres. Pour l'heure, les comptes ne sont pas bouclés : les ventes internationales du documentaire télé et le livre à paraître pourraient venir équilibrer le budget. L'équipe espère atteindre deux millions de visiteurs pendant la période dite de diffusion, du 12 avril au 29 juin.
Marianne Rigaux
Le Monde
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