mercredi 13 janvier 2010

Le président haïtien craint «des milliers de morts»

L'ambassadeur d'Haïti à l'OEA affirme de son côté que le violent séisme, de magnitude 7, qui a frappé mardi son pays, a fait des dizaines de milliers de victimes. Washington et Paris ont d'ores et déjà envoyé de l'aide.


Dans sa première déclaration depuis le drame, au journal américain Miami Herald, le président d'Haïti René Préval a dit craindre que le séisme qui a frappé son pays ait fait des milliers de morts, se refusant toutefois à avancer un chiffre. Des dizaines de milliers de victimes, assure de son côté l'ambassadeur haïtien auprès de l'Organisation des Etats américains (OEA), dont le siège est à Washington.


Un énorme tremblement de terre de magnitude 7 a frappé mardi soir Haïti non loin de Port-au-Prince, sa capitale surpeuplée, provoquant une «catastrophe majeure» dans le pays le plus pauvre d'Amérique. La violente secousse s'est produite à 16 heures 53 heure locale (22h53 à Paris), à environ 15 km à l'ouest de Port-au-Prince.


Le séisme, le plus violent qu'ait connu Haïti depuis 200 ans, a été ressenti jusqu'à Guantanamo, selon le porte-parole du camp de détention américain à Cuba, situé à environ 300 km de la capitale haïtienne. Deux fortes répliques ont rapidement suivi : une première de magnitude 5,9 a frappé à 17 heures, heure locale (23 heures à Paris), soit sept minutes après le premier séisme. Une deuxième réplique de 5,5 a été ressentie ensuite à 22h12.

Selon plusieurs témoins, de nombreux corps gisent dans les décombres de la capitale (Voir les vidéos ci-dessous - attention certaines images peuvent choquer). Environ 200 personnes seraient ainsi ensevelies sous les décombres d'un grand hôtel de Port-au-Prince, a indiqué mercredi le secrétaire d'Etat français à la Coopération, Alain Joyandet.


Les Nations Unies, qui entretiennent une force de stabilisation forte de 9.000 hommes en Haïti, ont de leur côté annoncé qu'un grand nombre de leur personnel était porté manquant. Le siège de l'organisation a été complètement détruit et un bilan provisoire fait état de 22 morts dans ses rangs.


Un journaliste d'une télévision haïtienne Haitipal, captée sur Internet, a rapporté que de nombreux bâtiments publics de Port-au-Prince s'étaient effondrés. Il a évoqué «le Palais national, le ministère des Finances, le ministère des Travaux public, le ministère de la Communication et de la Culture, le Palais de justice, l'Ecole normale supérieure». Le journaliste a aussi affirmé que les bâtiments du Parlement ainsi que la cathédrale de Port-au-Prince s'étaient effondrés. L'ambassadeur d'Haïti au Mexique a toutefois assuré que le président d'Haïti, René Preval, «est vivant».


Des secours français envoyés en renfort


Répondant à l'appel à l'aide du président haïtien, la communauté internationale se mobilise. Evoquant une tragédie «cruelle», le président américain Barack Obama a promis une action «rapide, coordonnée et énergique» pour sauver des vies en Haïti, situé à quelques centaines de kilomètres au sud des Etats-Unis. Des équipes américaines de recherche et de secours doivent arriver sur place dans les prochaines heures.


Nicolas Sarkozy a de son côté fait part de son «effroi» et de sa «profonde émotion». A sa demande, le secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, doit se rendre samedi à Haïti, où vivent 1.400 Français dont 1.200 à Port-au-Prince.


La sécurité civile indique que 130 pompiers ou sauveteurs français auront rejoint Haïti «au plus tard dans les 24 heures». Deux autres avions militaires de type Casa doivent également y transporter une centaine d'hommes basés aux Antilles. Ces premiers détachements spécialisés dans le sauvetage et le déblaiement des décombres doivent par la suite être complétés par des équipes spécialisées dans la médecine d'urgence.


De leur côté, les ONG françaises (Médecins sans frontières, Médecins du Monde , Action contre la faim, Croix-Rouge) se mobilisent aussi pour envoyer des moyens sur place, et lancent des appels aux dons.


Haïti victime d'une série de catastrophes naturelles


Une alerte au tsunami a aussitôt été émise pour une grande partie des Antilles par le centre américain d'alerte au tsunami dans le Pacifique. L'alerte «s'applique aux pays au sein ou frontaliers de la mer des Caraïbes, à l'exception de Porto Rico et des Iles Vierges», a averti le centre. Une alerte spécifique a également été émise pour Haïti, Cuba, les Bahamas et la République dominicaine.


Haïti a déjà été frappé par une série de catastrophes naturelles, notamment par une série d'ouragans meurtriers en 2008 qui ont fait plus de 800 morts et environ un million de sinistrés. Quelque 100.000 maisons avaient alors été endommagées.


Le pays a une population d'environ 9 millions d'habitants, dont plus de deux millions vivent à Port-au-Prince et ses environs. Quelque 70% des Haïtiens vivent avec moins de deux dollars par jour.VOS TÉMOIGNAGES - Vous avez des informations sur la situation en Haïti et l'organisation des secours ?


Envoyez-nous vos témoignages, photos, vidéos à l'adresse temoin@lefigaro.fr

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