
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon répond à des journalistes, le 17 janvier 2010 à Port au Prince. (© AFP Logan Abassi)
L'UE va débloquer plus de 100 millions d'euros d'aide. Une réunion de crise se tient ce lundi à Saint-Domingue. Sur place, le gouvernement assure que 75000 corps ont déjà été enterrés.
Haïti n’en finissait pas de compter ses morts dimanche. Il est toujours difficile de dresser un bilan, même provisoire, mais selon le secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation, Carol Joseph, 70.000 corps de victimes du séisme 70.000 cadavres ont été ensevelis dans des fosses communes. Au moins 250.000 personnes ont été blessés et 1,5 million sont sans-abri.
Haïti n’en finissait pas de compter ses morts dimanche. Il est toujours difficile de dresser un bilan, même provisoire, mais selon le secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation, Carol Joseph, 70.000 corps de victimes du séisme 70.000 cadavres ont été ensevelis dans des fosses communes. Au moins 250.000 personnes ont été blessés et 1,5 million sont sans-abri.
Le gouvernement haïtien a décrété l’état d’urgence jusqu’à la fin janvier, ainsi qu’une période de deuil national de 30 jours. Peuple très pieux, les Haïtiens ont assisté aux offices du dimanche en plein air au milieu des ruines des églises et de la cathédrale de Port-au-Prince. «Il y a des choses difficiles à comprendre si l’on n’a pas la foi», reconnaissait un prêtre en préparant la messe.
Trois Haïtiens relativement indemnes ont été extraits à l’aube des décombres d’un supermarché. «Ils étaient tous les trois entourés de nourriture, donc ils ont pu manger. Contrairement à ce qui se passe d’habitude dans ce genre de situation, il y a une grande possibilité de sauver des gens les 6e, 7e et 8e jours après le séisme», a observé un des sauveteurs, l’Américain Joseph Fernandez. Un fonctionnaire danois des Nations unies a également été retrouvé presque indemne.
Quelque 43 équipes internationales sont engagées sur place, totalisant 1.739 sauveteurs et 161 chiens. Signe que les chances de retrouver des survivants s’amenuisent comme une peau de chagrin, des secouristes belges et luxembourgeois ont regagné Bruxelles dimanche soir. Abandonnant également tout espoir d’extraire des rescapés, des habitants mettaient le feu aux décombres pour faire disparaître les corps en décomposition.
Le risque d'une catastrophe sanitaire
L’urgence désormais est bien d’éviter une énorme catastrophe sanitaire. Port-au-Prince prend peu à peu des allures de bidonville géant, et, sans accès à l’eau potable et à des sanitaires, les Haïtiens qui ont survécu courent le risque d’attraper et de diffuser nombre de maladies.
Face à cette situation, le gouvernement haïtien va ouvrir à partir de lundi quelque 280 centres d’urgence dans la capitale et six villes aux alentours, pour distribuer l’aide humanitaire et héberger les sans-abri. Ces centres auront une capacité d’accueil moyenne d’environ 500 places et seront installés dans des bâtiments publics, comme des cours d’école, des églises.
Face à cette situation, le gouvernement haïtien va ouvrir à partir de lundi quelque 280 centres d’urgence dans la capitale et six villes aux alentours, pour distribuer l’aide humanitaire et héberger les sans-abri. Ces centres auront une capacité d’accueil moyenne d’environ 500 places et seront installés dans des bâtiments publics, comme des cours d’école, des églises.
Les secours semblent ainsi peu à peu gagner en organisation. Au total, 12.500 soldats américains devaient être sur zone lundi, à terre ou au large, pour sécuriser la distribution des secours. Le président Barack Obama a encore ordonné dimanche la mobilisation des réservistes pour participer à des missions humanitaires.
Dans le chaos de Port-au-Prince, des policiers ont ouvert le feu dimanche sur des pillards dans un marché, tuant au moins l’un d’entre eux, a constaté l’AFP. Un autre pillard s’est immédiatement emparé du sac à dos de la victime.
En dehors de la capitale, les destructions et le malheur des survivants paraissaient encore pire qu’à Port-au-Prince, notamment à Léogâne, une ville proche de l’épicentre du séisme où 90% des bâtiments ont été détruits, selon l’ONU.
En visite à Port-au-Prince, où il a rencontré le président René Préval, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a lancé «Vous n’êtes pas seuls». «C’est une catastrophe digne d’un tsunami», a-t-il dit après avoir survolé en hélicoptère la capitale. Le Conseil de sécurité tiendra une réunion spéciale consacrée à Haïti, ce lundi, jour où Bill Clinton, émissaire particulier de l’ONU pour ce pays, est attendu sur place.
Réunion d'urgence à Saint-Domingue
Parallèlement, René Preval se rendra lundi à Saint-Domingue pour une première réunion internationale destinée à préparer la conférence des pays donateurs organisée le 25 janvier à Montréal. Cette réunion, organisée à partir de 11 heures locales (16 heures en France) au palais présidentiel de Saint-Domingue, est destinée à organiser les efforts de reconstruction de l’île caribéenne, ravagée par un séisme qui a fait plus de 70.000 morts, 250.000 blessés et 1,5 million de sans abri, selon un dernier bilan.
Des dirigeants caribéens, la numéro 2 du gouvernement espagnol Maria Fernandez de la Vega, le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), José Miguel Insulza, des représentants des Etats-Unis, du Canada, du Brésil et d’autres pays latino-américains, sont attendus, a indiqué l’exécutif dominicain. Des invitations ont également été lancées à des délégués des Nations unies, de la Banque mondiale et de la Banque interaméricaine de Développement.
Les participants s’attacheront à trouver des solutions aux priorités du moment : recherche d’éventuels survivants, enterrement des victimes, installations de centres d’aide aux blessés et sinistrés, rétablissement du téléphone et de l’électricité.
Plus de 100 millions d'aide de l'UE
De son côté, l’Union européenne envisage de débloquer lundi plus de 100 millions d’euros pour aider à la reconstruction de Haïti. Le montant exacte devrait être annoncé en principe lundi lors d’une réunion à Bruxelles consacrée à Haïti des ministres européens de l’aide au développement, présidée par la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, qui en a fait un dossier prioritaire. «Le montant final pourrait même être supérieur à 200 millions d’euros, mais cela dépendra des derniers arbitrages», a précisé une source diplomatique.
Cette enveloppe sera distincte de l’aide humanitaire d’urgence destinée aux victimes du tremblement de terre : les pays de l’UE ont déjà débloqué dans ce domaine à ce jour entre 20 et 30 millions d’euros, un montant amené encore à «croître encore considérablement», selon la source. L’aide à la reconstruction est, elle, destinée à des efforts de longue haleine, à court et moyen terme. L’argent sera tiré du budget de l’UE, en prélevant des sommes non dépensées et en réorientant vers Haïti des programmes d’aides européens destinés initialement à d’autres pays, a souligné la source.
Les pays européens pourraient y ajouter des contributions au niveau national.
(Source AFP)
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