dimanche 31 janvier 2010
Les ressources du Grand Nord intéressent la Chine
La Chine a déjà conduit trois expéditions scientifiques depuis 1999 et en réalisera une quatrième en 2010. Selon certains, cette présence sert aussi à rassembler des données scientifiques utiles aux Chinois pour consolider leur position lors des négociations climatiques mondiales en cours et à venir. "Pour la Chine, les deux questions les plus importantes sont le changement climatique et les futures voies de navigations qui passeront par l'océan Artique, a expliqué au Monde Tang Guoquiang, ambassadeur de Chine en Norvège, après s'être adressé à l'ensemble des participants à la conférence. "Pour les pays non arctiques comme la Chine, ce sont aussi les deux sujets qui justifient que nous ayons notre mot à dire", a-t-il précisé.
"Le discours de l'ambassadeur Tang Guoquiang aurait pu être prononcé par n'importe quel dirigeant occidental", a écrit le lendemain Asbjørn Jaklin, éditorialiste d'un quotidien norvégien, relevant que le diplomate avait parlé changement climatique, développement durable, recherche polaire et coopération internationale. Pour Oral Young, chercheur américain spécialiste des pôles, "il ne fait aucun doute que les Chinois sont avant tout intéressés par les ressources".
Depuis 2007, la Chine est une observatrice informelle des réunions du Conseil arctique, une organisation intergouvernementale basée à Tromsø, qui rassemble les huit pays arctiques, dont les cinq plus importants sont ceux riverains de l'Océan arctique, c'est-à-dire la Russie, le Canada, le Danemark (via le Groënland), les Etats-Unis et la Norvège.
"La Chine reconnaît la souveraineté de ces cinq pays et c'est un point essentiel", a noté Hans Corell, un ancien conseiller juridique des Nations unies. Elément tout aussi important : la Chine ne réclame pas de traité spécifique pour la région, se rangeant à l'avis des pays arctiques qui estiment que l'actuelle convention internationale sur le droit de la mer signée à Montego Bay (Jamaïque) en 1982, est tout à fait adaptée. "Cette convention n'est pas suffisante, réplique Greenpeace, car elle ne prévoit aucune protection s'agissant des activités industrielles qui sont aujourd'hui en train d'être planifiées."
La Chine réclame toutefois, à l'instar de l'Union européenne (UE), un poste d'observateur permanent au Conseil arctique tel qu'en disposent déjà six pays dont la France. Officiellement, les pays arctiques sont largement ouverts à la coopération internationale. "Nous voulons accueillir les pays qui le souhaitent comme observateurs afin qu'ils ne sentent pas le besoin de créer une autre structure", a indiqué Erik Lahnstein, secrétaire d'Etat au ministère norvégien des affaires étrangères, chargé du Grand Nord. En réalité, les portes restent fermées pour l'instant. "Les cinq pays riverains tentent de maintenir les autres à distance", confie Mads Christensen, directeur de Greenpeace dans les pays nordiques.
PLUS PRAGMATIQUE
De fait, les cinq grands de l'Arctique font traîner, répétant tous qu'il n'y a en rien besoin d'un traité arctique, pourtant réclamé en 2008 par le Parlement européen ou par des organisations écologistes comme Greenpeace ou le WWF. L'objectif des députés européens est de protéger la région, menacée par le trafic maritime et l'intérêt accru pour ses réserves potentielles de gaz et de pétrole. Mais un traité international augmenterait l'ingérence des autres pays dans la gestion des affaires de la zone, ce que ne souhaitent pas les membres du Conseil arctique.
En déclarant un tel traité non nécessaire, la Chine adopte une approche plus pragmatique. Pékin reste, en revanche, plus évasif sur la protection des populations autochtones. Contrairement à l'Union européenne, en conflit ouvert avec ces dernières après avoir interdit en 2009 l'importation des produits dérivés du phoque, les privant d'une source de revenus importante.
Olivier Truc
Tromsø, Envoyé spécial
LE MONDE 30.01.10
Un constructeur chinois accuse Apple de contrefaçon

En pratique, si les deux modèles se ressemblent, la version chinoise est assez différente de celle d'Apple : disque dur de 160 gigas contre mémoire flash, présence de ports USB, processeur plus puissant, utilisation de Windows et une batterie de moindre qualité (une heure et demie contre dix heures annoncées pour le modèle d'Apple).
L'accusation de plagiat est assez ironique, sachant que la Chine, considérée comme l'un des paradis mondiaux de la contrefaçon, produit notamment de très nombreux clones à bas prix de l'iPhone. Et si le design des deux produits est proche, les tablettes sont par définition des objets relativement épurés. Une bonne partie des multiples modèles déjà disponibles ou en préparation se ressemblent.
LE NOM DÉJÀ DÉPOSÉ
Apple pourrait toutefois être confronté à des problèmes plus importants concernant la marque iPad. Le constructeur japonais Fujitsu commercialise un produit sous la marque "iPAD" depuis 2002 aux Etats-Unis. Il s'agit d'un terminal numérique portable pour les commerces, destiné à faciliter la consultation des prix et des stocks à tout moment, en tout lieu d'un magasin.
Une filiale américaine de Fujitsu a déposé en mars 2003, avant Apple, une demande d'enregistrement pour cette dénomination iPAD, laquelle n'a pas encore abouti. Apple est censé dire avant le 28 février s'il s'oppose à la demande d'enregistrement du nom par Fujitsu, selon la presse nippone. Fujitsu, de son côté, n'a pas encore décidé s'il lancera une quelconque action à l'encontre d'Apple, selon le porte-parole.
Le nom "iPad" a par ailleurs été déposé auprès des autorités japonaises par la société américaine Slate Computing pour une large gamme de produits électroniques, allant des ordinateurs aux métronomes en passant par des jouets ou téléphones portables. Le conglomérat industriel allemand Siemens a lui aussi enregistré au niveau international la marque "iPAD" pour des moteurs et micro-moteurs électriques, composants de divers produits, selon le registre japonais des marques.
LEMONDE.FR avec AFP 29.01.10
iPad: séduisant mais pas (encore) bouleversant

continuer : http://pisani.blog.lemonde.fr/2010/01/29/ipad-seduisant-pas-pas-encore-bouleversant/
samedi 23 janvier 2010
Dmitri Medvedev, photographe hors de prix

Remises de peine contre cours de yoga dans les prisons indiennes

Suivre des cours de littérature et réussir des examens scolaires pourrait aussi être un plus pour une libération anticipée, a ajouté M. Mane. Environ 400 détenus ont signé ce programme pilote testé au centre pénitentiaire de la ville de Gwalior.
Washington et Pékin s'affrontent sur Google

En réalité, le dossier à charge des cyber-attaques chinoises contre l'administration ou des sociétés américaines est plus accablant que ne le suggère l'affaire Google. De nombreux rapports publiés aux Etats-Unis par des centres de réflexion l'attestent. S'ils ne peuvent apparaître au grand jour dans les relations diplomatiques – le délit d'effraction informatique est difficilement attribuable à un Etat –, tous relèvent la montée en puissance de la menace chinoise, à des fins stratégiques, de piratage industriel ou technologique, et de surveillance d'opposants.
Microsoft proposera un correctif d'urgence pour Internet Explorer
Microsoft publie en général ses correctifs une fois par mois. Cette mise à jour exceptionnelle est liée, explique l'entreprise, à "l'important niveau d'attention donné à ce problème, et à la confusion sur la meilleure manière dont les utilisateurs peuvent se protéger." En fin de semaine dernière, la France et l'Allemagne avaient conseillé à leurs ressortissants de cesser d'utiliser Internet Explorer dans l'attente d'une correction de la faille, présente dans les différentes versions du navigateur mais qui n'aurait été exploitée que dans Internet Explorer 6, une version dépassée.
L'éditeur avait réagi en conseillant aux utilisateurs d'Internet Explorer de passer à la version 8 de son navigateur. L'impact de cette mauvaise publicité sur la part de marché d'Internet Explorer semble toutefois avoir été mitigé : si au niveau mondial, les premiers chiffres pour le mois de janvier font apparaître que la lente diminution des parts d'IE se poursuit, au niveau européen, le navigateur de Microsoft s'est maintenu le mois dernier, et aurait même connu une faible croissance, d'après les chiffres de Statcounter.
Le Monde.fr
Pic de téléchargements des navigateurs Firefox et Opéra en France et en Allemagne
La faille de sécurité, qui aurait été utilisée par les pirates qui se sont attaqués à Google et à une trentaine d'autres entreprises, doit faire l'objet d'une correction d'urgence et imminente de Microsoft, qui recommande également aux utilisateurs d'Internet Explorer de passer à la version 8 du navigateur.
Lors des quatre jours qui ont suivi la publication de la recommandation du gouvernement allemand, les téléchargements du navigateur libre et gratuit Firefox ont plus que doublé en Allemagne. Alors qu'en moyenne 60 000 téléchargements du logiciel ont lieu chaque jour depuis Internet Explorer, Firefox a connu un pic à près de 200 000 téléchargements après la mise en garde du gouvernement.
Si la fondation Mozilla, qui édite le logiciel, ne dispose pas de chiffres aussi précis pour la France, "la tendance est d'une ampleur comparable, avec un pic assez inhabituel" pour les téléchargements depuis l'Hexagone. Opera, qui édite le navigateur du même nom, a également enregistré des téléchargements doublés le week-end dernier en Allemagne, et une hausse de 40 % en Australie, où le gouvernement a également déconseillé l'utilisation d'Internet Explorer dans l'attente du correctif. Contacté par le Monde.fr, Google France ne souhaite pas communiquer sur les téléchargements de son navigateur, qui fait l'objet d'une intense campagne publicitaire.
Les chiffres varient en fonction des méthodes de mesure, mais fin 2009, Internet Explorer restait de loin le leader sur le marché des navigateurs en Europe avec environ 60 % des parts de marché. Firefox poursuivait sa croissance avec près de 30 %, tandis que Safari (Apple), Chrome et Opera complétaient le top cinq avec respectivement 4 %, 3 % et 2 %.
Le Monde.fr
La version 3.6 de Firefox lancée
Mozilla publie ce jeudi la version 3.6 de son navigateur Firefox. Principales évolutions : une nouvelle gestion des habillages et des plugins, et des performances améliorées, notamment dans le rendu du javascript. La saisie intelligente de la barre d'adresse est également étendue aux formulaires de saisie. Pour les curieux, une carte mise à jour en temps réel permet de suivre les téléchargements du logiciel dans le monde.
En Haïti, "les esprits savaient"
C'était pour lui un grand jour, et la cérémonie qu'il avait longuement préparée promettait d'être à la fois fervente et délirante. "Une tradition pour moi ce 5 janvier. On l'appelle le "couché yanm", la communion de tous les esprits. Autant dire que c'est plein d'énergie !" Il avait invité d'autres hougans (prêtres vaudous), des dizaines d'initiés ; et très vite, après une longue prière, les tambours s'étaient déchaînés. Les esprits invoqués étaient venus, comme attendu. Mais ils étaient, comment dire, réticents. "Ils ne parlaient pas, ne mangeaient pas, ne festoyaient pas. Ils pleuraient. C'était bouleversant."
Papa Ogou, d'ordinaire si joyeux et festif, ne disait pas un mot. Les guédés (esprits des morts), qui ne craignent rien puisqu'ils ont déjà vécu, et forment une famille volontiers chahuteuse et paillarde, restaient mystérieusement éteints. Les chants et les danses ont quand même traversé la nuit. Mais au petit matin, le prêtre était perplexe. Et interrogeait ses pairs. Que s'était-il passé ? Où était l'erreur ? Avait-il commis une faute ? Fallait-il refaire la cérémonie ? "J'ai mis du temps à comprendre. Même le jour du séisme, je n'ai pas fait le lien. Mais l'évidence m'est apparue. Les esprits savaient qu'Haïti allait souffrir."
"Bien sûr, ils le savaient !", s'exclame André Ismaite, hougan lui aussi dans la commune de Tabarre, dont le temple - le hounfort - qu'il avait mis tant de temps à construire, s'est effondré en quelques secondes. "Nous étions avertis depuis le mois de novembre." Avertis ? "Disons que les esprits nous prévenaient par signes, par songes, par paraboles. Mais il y a tant de problèmes dans ce pays qu'on ne savait qu'attendre. Un énième soubresaut politique ? Un choc économique ? Quel tort de ne pas prendre plus au sérieux nos songes !" Qu'auraient pu faire les hougans, de toutes façons, s'ils avaient fait la bonne interprétation ? "Le gouvernement nous exclut, nous ignore, nous méprise", regrette André Ismaite. "On invite les pasteurs et les prêtres au palais présidentiel. Mais on fait comprendre qu'on n'y souhaite pas de cérémonie vaudoue. Quelle hypocrisie ! Ce pays a été fondé sur le vaudou. Tous les Haïtiens, qu'ils se proclament catholiques ou protestants, ont le vaudou dans le sang !"
L'itinéraire de Jean-Alex Marc n'était pas écrit à l'avance. Elevé par une maman catholique pratiquante éprouvant pour les rites vaudous une grande méfiance, il a beaucoup fréquenté l'église, avant d'être séduit par les Témoins de Jéhovah. Jusqu'à sa maladie. Soudaine. Mystérieuse. "Un 1er janvier, je me suis retrouvé aveugle. Sans raison apparente. Puis mon coeur a enflé. A la perplexité des médecins. Enfin, j'ai traversé une période de folie, avec de vrais délires. Et c'est à son issue que j'ai pris conscience de ma vraie place. J'étais un réclamé des esprits." Une cérémonie l'a confirmé : il était choisi pour être hougan. Impossible de refuser. A moins d'endurer des souffrances jusqu'à la mort. "Je voulais sauver ma vie. J'ai consenti. Et ma santé s'est rétablie."
Depuis, il officie dans une petite communauté pauvre qu'il chérit et dont il est, dit-il, malgré ses 36 ans, le "papa". Il organise les grandes cérémonies du calendrier vaudou, des mariages, des actions de grâces demandées (et payées) par des particuliers. Il sert de conseiller, de confesseur, d'arbitre, de psychologue. Et dans la petite cour entourée de bananiers et située entre son domicile et le petit hounfort qu'il nous fait visiter avec fierté, il reçoit sans cesse de la visite. Son téléphone portable est ouvert à tous.
Depuis le 12 janvier, "jour effroyable", il sonne sans arrêt. Pour poser mille questions : Pourquoi ? Quel sens ? Que faire ? Y a-t-il eu faute, donc punition collective ? Et puis, que faire des morts ?... Il a mûri ses réponses, littéralement "malade" de la souffrance de ses fidèles. "Dieu a créé le monde parfait ; nous les hommes, par ignorance ou méchanceté, l'avons dégradé ; on paie la conséquence. Mais Dieu et tous les esprits bien heureux peuvent alléger le fardeau."
Les cérémonies pour les morts ? Il ferme les yeux et soupire. Ah, les morts... Ces corps broyés sous les gravats. Ces cadavres suintant sur les trottoirs ou jetés dans des fosses communes. Comment ne pas frémir ? Comment ne pas s'épouvanter de cette violente entorse aux rituels du culte qui imposent notamment le dessounen, pratiqué juste avant ou juste après trépas pour libérer le corps des esprits qui le possédaient ? Mais il se veut pragmatique. Et apaisant. "Allons ! La grande catastrophe du 12 janvier balaie toute normalité. Adaptons-nous. Le corps, après tout, n'est qu'enveloppe. Débarrassons-nous des cadavres pour la sauvegarde de tous. C'est l'esprit qui importe. Nous ferons les cérémonies plus tard."
Son collègue approuve. Les hougans de la zone viennent d'ailleurs de se réunir pour décider des procédures. D'abord, bien sûr, se joindre à la prochaine cérémonie oecuménique prévue par le gouvernement. Ensuite se mettre à l'écoute des esprits qui indiqueront ce qui est bon et juste de faire pour les morts. Enfin, prévoir pour le 13 janvier 2011, soit un an et un jour après le séisme, la cérémonie essentielle du "brulezin". Les morts, dit-il, y parleront, donnant une explication à la fureur du séisme. "On sera prêt, alors, à les entendre. En ce moment, ça vacille nos têtes. Personne à Haïti n'est d'aplomb."
Annick Cojean
LE MONDE 22.01.10
Port-au-Prince- Envoyée spéciale
mardi 19 janvier 2010
Redonner aux morts leur dignité
Pour la suite : http://news.blog.lemonde.fr/2010/01/19/redonner-aux-morts-leur-dignite/#more-122
Google puissance/3 – Serveurs, bande passante et cyber power
Pour la suite, clicquez sur : http://pisani.blog.lemonde.fr/2010/01/19/google-puissance3-%e2%80%93-serveurs-bande-passante-et-cyber-power/#xtor=RSS-32280322
La France et l'Allemagne déconseillent l'utilisation d'Internet Explorer
Suite à cette annonce, l'Office fédéral allemand pour la sécurité de l'information (BSI) a demandé aux Allemands de cesser d'utiliser Internet Explorer. De son côté, le Certa (Centre d'expertise de réponse et de traitement des attaques informatiques) recommande depuis vendredi "l'utilisation d'un navigateur alternatif" à Internet Explorer "dans l'attente d'un correctif". Selon le Certa, une "vulnérabilité" dans le navigateur "permet à une personne malintentionnée d'exécuter du code arbitraire à distance". Cette mise en garde concerne les versions 6, 7 et 8 d'Internet Explorer.
Microsoft a toutefois rejeté ces accusations, assurant que les défauts de sécurité rencontrés par Google ne concernent pas les particuliers. Selon Microsoft, la faille rencontrée cette semaine peut être solutionnée en réglant les paramètres de sécurité du navigateur sur "élevé". Mais selon le BSI, cette disposition est insuffisante. "Utiliser Internet Explorer en 'mode sécurité' rend les attaques plus difficiles, mais ne les empêche pas complètement", explique le BSI. Le Certa conseille de son côté de naviguer avec un compte aux droits limités quel que soit le navigateur, et de désactiver les fonctions JavaScript et ActiveX, ce qui peut toutefois rendre inaccessibles certains sites.
Selon le site Market Share, 63 % des internautes utilisent Internet Explorer, contre 25 % pour Firefox.
Le Monde.fr avec AP
dimanche 17 janvier 2010
Haïti en sursis, la mobilisation se poursuit

Haïti n’en finissait pas de compter ses morts dimanche. Il est toujours difficile de dresser un bilan, même provisoire, mais selon le secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation, Carol Joseph, 70.000 corps de victimes du séisme 70.000 cadavres ont été ensevelis dans des fosses communes. Au moins 250.000 personnes ont été blessés et 1,5 million sont sans-abri.
Le gouvernement haïtien a décrété l’état d’urgence jusqu’à la fin janvier, ainsi qu’une période de deuil national de 30 jours. Peuple très pieux, les Haïtiens ont assisté aux offices du dimanche en plein air au milieu des ruines des églises et de la cathédrale de Port-au-Prince. «Il y a des choses difficiles à comprendre si l’on n’a pas la foi», reconnaissait un prêtre en préparant la messe.
Trois Haïtiens relativement indemnes ont été extraits à l’aube des décombres d’un supermarché. «Ils étaient tous les trois entourés de nourriture, donc ils ont pu manger. Contrairement à ce qui se passe d’habitude dans ce genre de situation, il y a une grande possibilité de sauver des gens les 6e, 7e et 8e jours après le séisme», a observé un des sauveteurs, l’Américain Joseph Fernandez. Un fonctionnaire danois des Nations unies a également été retrouvé presque indemne.
Quelque 43 équipes internationales sont engagées sur place, totalisant 1.739 sauveteurs et 161 chiens. Signe que les chances de retrouver des survivants s’amenuisent comme une peau de chagrin, des secouristes belges et luxembourgeois ont regagné Bruxelles dimanche soir. Abandonnant également tout espoir d’extraire des rescapés, des habitants mettaient le feu aux décombres pour faire disparaître les corps en décomposition.
Le risque d'une catastrophe sanitaire
Face à cette situation, le gouvernement haïtien va ouvrir à partir de lundi quelque 280 centres d’urgence dans la capitale et six villes aux alentours, pour distribuer l’aide humanitaire et héberger les sans-abri. Ces centres auront une capacité d’accueil moyenne d’environ 500 places et seront installés dans des bâtiments publics, comme des cours d’école, des églises.
Les secours semblent ainsi peu à peu gagner en organisation. Au total, 12.500 soldats américains devaient être sur zone lundi, à terre ou au large, pour sécuriser la distribution des secours. Le président Barack Obama a encore ordonné dimanche la mobilisation des réservistes pour participer à des missions humanitaires.
En visite à Port-au-Prince, où il a rencontré le président René Préval, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a lancé «Vous n’êtes pas seuls». «C’est une catastrophe digne d’un tsunami», a-t-il dit après avoir survolé en hélicoptère la capitale. Le Conseil de sécurité tiendra une réunion spéciale consacrée à Haïti, ce lundi, jour où Bill Clinton, émissaire particulier de l’ONU pour ce pays, est attendu sur place.
Parallèlement, René Preval se rendra lundi à Saint-Domingue pour une première réunion internationale destinée à préparer la conférence des pays donateurs organisée le 25 janvier à Montréal. Cette réunion, organisée à partir de 11 heures locales (16 heures en France) au palais présidentiel de Saint-Domingue, est destinée à organiser les efforts de reconstruction de l’île caribéenne, ravagée par un séisme qui a fait plus de 70.000 morts, 250.000 blessés et 1,5 million de sans abri, selon un dernier bilan.
Des dirigeants caribéens, la numéro 2 du gouvernement espagnol Maria Fernandez de la Vega, le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA), José Miguel Insulza, des représentants des Etats-Unis, du Canada, du Brésil et d’autres pays latino-américains, sont attendus, a indiqué l’exécutif dominicain. Des invitations ont également été lancées à des délégués des Nations unies, de la Banque mondiale et de la Banque interaméricaine de Développement.
Les participants s’attacheront à trouver des solutions aux priorités du moment : recherche d’éventuels survivants, enterrement des victimes, installations de centres d’aide aux blessés et sinistrés, rétablissement du téléphone et de l’électricité.
Cette enveloppe sera distincte de l’aide humanitaire d’urgence destinée aux victimes du tremblement de terre : les pays de l’UE ont déjà débloqué dans ce domaine à ce jour entre 20 et 30 millions d’euros, un montant amené encore à «croître encore considérablement», selon la source. L’aide à la reconstruction est, elle, destinée à des efforts de longue haleine, à court et moyen terme. L’argent sera tiré du budget de l’UE, en prélevant des sommes non dépensées et en réorientant vers Haïti des programmes d’aides européens destinés initialement à d’autres pays, a souligné la source.
samedi 16 janvier 2010
Haïti: les secours débordés

Des milliers d'habitants de Port-au-Prince, craignant un nouveau séisme et les pillages, tentaient de quitter la ville samedi. L'aide internationale peine à être distribuée.
Des milliers d'Haïtiens, terrifiés à l'idée d'un nouveau séisme et craignant la violence des pillards, tentaient samedi de quitter Port-au-Prince, où l'aide internationale affluait en pagaille, suscitant des tensions entre la France et les Etats-Unis.
Près de quatre jours après le tremblement de terre de magnitude 7 qui a fait peut-être plus de 50.000 morts, l'ampleur de la catastrophe commençait à se manifester plus clairement dans l'ensemble du pays, à mesure que les sauveteurs parvenaient à sortir de la capitale.
Alors qu'une réplique de magnitude 4,5 a encore fait trembler le sol samedi matin, les habitants qui le pouvaient fuyaient la capitale, dont les quartiers les plus dévastés prenaient des allures de ville fantôme. "Les rues sentent la mort. Nous ne recevons aucune aide et nos enfants ne peuvent vivre comme des animaux", lance Talulum Saint Fils, cherchant à fuir la capitale avec son mari et leurs quatre enfants. "N'importe où, pourvu que ce soit loin de la ville", répète-t-elle.
Pour ces Haïtiens, la seule solution est de faire appel à l'hospitalité d'un parent ou d'un ami dans une région moins affectée par le séisme de mardi. Mais les autocars sont rares et leurs prix ont doublé. Quant aux routes, elles sont loin d'être praticables.
A la sortie de Port-au-Prince, une barricade formée de pneus en feu, de débris et d'au moins quatre cadavres bloquait la route de Carrefour, où des habitants manifestaient pour exiger le retrait de piles de cadavres en décomposition. "Ils ont déjà emporté quelques corps, mais il y en a plus, beaucoup plus", dénonçait Charles Weber, un prêtre vaudou, au milieu d'une trentaine de manifestants. Selon l'ONU, Carrefour, une ville de 334.000 habitants située tout près de l'épicentre du séisme, est à moitié détruite mais ne serait pas la plus touchée.
Au moins 50.000 morts
D'après l'ONU, 80 à 90% des bâtiments de Léogâne, plus à l'ouest, ont été endommagés. Dans cette ville de 134.000 habitants, entre 5.000 et 10.000 personnes auraient été tuées par le tremblement de terre. Une autre ville, Jacmel, est à moitié dévastée. Pour l'ensemble du pays, des responsables haïtiens ont évalué vendredi le bilan de la catastrophe à au moins 50.000 morts, 250.000 blessés et 1,5 million de sans-abri. Plus de 15.000 cadavres ont été ensevelis, a indiqué le Premier ministre Jean-Max Bellerive.
Le chaos régnait dans les rues de Port-au-Prince, où pillages et violences sont fréquents, les secours n'arrivant encore que très lentement à leurs destinataires. Quelque 6.000 détenus ont profité du séisme pour s'échapper de prisons en partie détruites.
Les autorités haïtiennes sont désemparées. "Le gouvernement a perdu ses capacités de fonctionnement mais il ne s'est pas effondré", a cependant assuré à l'AFP le président René Préval, qui a transféré le siège de son gouvernement dans un commissariat proche de l'aéroport de la capitale, que les Etats-Unis ont été officiellement chargés de faire fonctionner.
Dans une interview à l'AFP, M. Préval s'est félicité de l'aide internationale mais a reconnu que "le problème, c'est la coordination", les autorités parvenant difficilement à acheminer les secours une fois qui s'entassent à l'aéroport.
La France a même protesté officiellement auprès des Etats-Unis après qu'un de ses avions transportant un hôpital de campagne a été empêché d'atterrir.
Des hélicoptères décollent en permanence du porte-avions américain Carl Vinson, qui mouille au large de Port-au-Prince. Les appareils ont effectué 16 rotations dans la matinée afin de livrer de l'eau potable dans différents quartiers de la ville.
"La distribution de l'aide, c'est vrai que ça n'a pas vraiment démarré comme prévu", a reconnu l'ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, Kenneth Merten. "Jusqu'à hier soir, on ne savait pas où les Haïtiens voulaient installer leurs points de distribution".
Les recherches pour retrouver des rescapés se poursuivront au moins jusqu'à dimanche, a affirmé un responsable des secours américain, qui a précisé que ses compatriotes avaient sauvé jusqu'à maintenant "au moins 15 personnes".
L'ONU quant à elle reste concentrée sur la recherche des survivants, a indiqué la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires, Elisabeth Byrs.
"Le climat favorable et les structures des bâtiments ont augmenté les chances des survivants", a-t-elle expliqué à Genève. "C'est pourquoi les opérations de recherche et de sauvetage restent la priorité. La phase de sauvetage va encore durer". Ce séisme est le pire désastre auquel l'ONU a été confrontée dans son histoire, a déclaré Mme Byrs.
Il donne lieu à "l'une des plus grandes opérations de secours" de l'histoire des Etats-Unis, a déclaré le président Barack Obama, dans une allocution solennelle à la Maison Blanche aux côtés de ses prédécesseurs George W. Bush et Bill Clinton, qu'il a chargés de rassembler des fonds pour les victimes.
Plus de 10.000 soldats américains devaient être sur zone d'ici dimanche, soit au large d'Haïti, soit sur le terrain pour assurer la sécurité des secours.
Jusqu'à 200.000 morts en Haïti, où les tensions s'avivent
"Nous avons déjà ramassé quelque 50.000 cadavres. Nous prévoyons qu'il y aura entre 100.000 et 200.000 morts au total, bien que nous ne saurons jamais le chiffre exact", a déclaré à Reuters le ministre de l'Intérieur Paul-Antoine Bien-Aimé.
Le président René Préval, dont le palais s'est écroulé dans le secousse de mardi soir, s'apprêtait à accueillir dans la journée à l'aéroport de Port-au-Prince, dont les Etats-Unis ont pris le contrôle, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.
"Nous allons transmettre très directement et personnellement au peuple haïtien notre soutien, notre solidarité et notre sympathie indéfectibles à long terme", a dit Clinton, dont l'avion devait transporter de l'aide humanitaire d'urgence avant de rapatrier des ressortissants américains.
Des camions ont transporté les corps de 40.000 victimes dans des fosses communes hâtivement creusées, tandis que les recherches se poursuivaient pour retrouver des survivants alors que des milliers de cadavres gisent encore dans les décombres des bâtiments frappés par le séisme.
La nuit dernière, des sauveteurs américains s'apprêtaient à abandonner les recherches dans les ruines d'un supermarché, où une centaine de personnes avaient été prises au piège, lorsqu'ils ont appris qu'une caissière de l'établissement avait réussi à téléphoner à Miami pour signaler qu'elle était toujours vivante sous les décombres.
Si l'ampleur du bilan du séisme qui a quasiment rasé la capitale haïtienne se confirme, il s'agira sans doute de l'un des dix tremblements de terre les plus meurtriers de l'histoire. Il a laissé la population survivante dans le plus grand désarroi.
Trois jours après la secousse, des bandes de pillards ont commencé à s'en prendre à la population déplacée qui erre et campe dans les rues au beau milieu des débris et des cadavres en état de décomposition avancé, subissant impuissants les répliques du séisme.
"NOUS N'AVONS RIEN"
Tandis que les vols de secours se succèdent à l'aéroport embouteillé de Port-au-Prince, des survivants affamés et assoiffés se battent entre eux pour les quelques rations alimentaires distribuées par les camions des Nations unies.
Un haut responsable de l'Onu sur place, Alain Le Roy, a prévenu que la famine pourrait déclencher des violences si l'aide ne parvenait pas rapidement à ses destinataires, tout en soulignant que, pour le moment, la sécurité restait "maîtrisée".
"Nous devons nous assurer que la situation ne dégénère pas mais, pour cela, il faut vraiment que l'aide arrive aussi vite que possible de façon à ce que les gens qui ont besoin de nourriture et de médicaments les obtiennent rapidement."
La Mission des Nations unies en Haïti a elle-même perdu 36 de ses 9.000 membres, lors de l'écroulement de son quartier général, et ses deux plus hauts responsables sont toujours portés manquants.
Déjà fragile, le gouvernement haïtien lui-même a été affaibli par l'interruption des communications et la coupure du courant. Le président Préval et le Premier ministre Jean-Max Bellerive travaillent à partir du siège de la police.
Préval a confié à Reuters ne même pas disposer d'un téléphone qui marche. "Les hôpitaux sont pleins et débordés", a-t-il ajouté en précisant qu'une de ses priorités était de s'assurer que les camions qui recueillent les cadavres disposent de carburant.
Les Etats-Unis se sont engagés à débloquer une aide d'urgence initiale de 100 millions de dollars, après cette catastrophe dont le président Barack Obama a déclaré qu'elle lui "brisait le coeur".
Les Etats-Unis assument provisoirement la gestion du trafic aérien à l'aéroport de Port-au-Prince, dont la tour de contrôle s'est effondrée, et ils ont dépêché à Haïti le porte-avion nucléaire Carl Vinson, en plus de vivres, de médecins, de secouristes et de militaires.
Au moins huit hôpitaux de Port-au-Prince et plusieurs dispensaires ont été détruits ou trop endommagés pour pouvoir fonctionner normalement. "Nous ne sommes plus fournis. Il nous faut des gants chirurgicaux, des antibiotiques, des antiseptiques et des désinfectants. Nous n'avons rien. Pas même d'eau", se lamente un médecin local, Jean-Dieudonné Occelien.
REUTERS
Catherine Bremer et Andrew Cawthorne
Version française Marc Delteil
vendredi 15 janvier 2010
Près de 50.000 morts en Haïti selon la Croix-Rouge



Liberation.fr
jeudi 14 janvier 2010
La Chine prudente face aux menaces de Google

Le moteur de recherche a affirmé mardi avoir été la cible d'une attaque informatique de grande ampleur en provenance de Chine, et dit envisager sérieusement de fermer ses bureaux dans le pays ainsi que la version chinoise de son site. Google a par ailleurs levé la censure des résultats de recherche qu'il avait mis en place pour se conformer à la loi chinoise. Mais si Pékin a de nouveau insisté sur la nécessité, pour les entreprises étrangères opérant en Chine, de pratiquer la censure, le gouvernement n'a pas précisé s'il entendait sanctionner le moteur de recherche.
Google explique que l'attaque sur ses serveurs visait à pénétrer dans les boîtes e-mail utilisées par des opposants au gouvernement chinois, tandis qu'un cabinet d'avocats de Los Angeles, qui défend les intérêts d'une entreprise qui a porté plainte contre la Chine pour violation de brevet, a affirmé avoir également été attaqué. Les pirates auraient également tenté de mettre la main sur le code-source du moteur de recherche, un secret industriel à la valeur inestimable.
LEMONDE.FR avec AFP 14.01.10
Bras de fer économique et politique entre Google et Pékin

Google explique avoir fait l'objet d'un piratage de grande ampleur, provenant de Chine, fin décembre. Une ou plusieurs personnes se seraient attaquées à son service de messagerie Gmail, visant les messageries de plusieurs dissidents chinois. L'attaque aurait également concerné une vingtaine d'autres entreprises. Sur son blog officiel, le moteur de recherche laisse entendre, sans jamais le dire clairement, que le gouvernement chinois pourrait avoir une part de responsabilité dans ces attaques ; la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a également demandé à Pékin de fournir "des explications" sur ce piratage.
BRAS DE FER POLITIQUE ET DIPLOMATIQUE
Le moteur de recherche a donc tapé du poing sur la table. Outre la menace de fermeture, il a annoncé qu'il cesserait désormais de censurer les résultats de recherche de son site chinois, comme il le faisait jusqu'à présent pour se conformer à la loi chinoise. Depuis ce matin, une recherche d'images sur Google.cn permet de voir la célèbre photo du manifestant brandissant le poing place Tiananmen, une image qui était jusqu'ici censurée.
Pékin est jusqu'ici resté très prudent sur ces annonces de Google. Un responsable cité anonymement par l'agence officielle Xinhua estimait ce matin que rien n'est encore décidé, mais pour Jean-Luc Domenach, directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales et spécialiste de la Chine, Pékin ne peut pas laisser Google partir. "Ce serait une claque terrible pour le pouvoir : toute sa politique internationale est justement fondée sur l'idée qu'il peut imposer ses propres règles", explique-t-il. En termes symboliques, la fermeture de Google.cn serait désastreuse, "d'autant plus qu'aux yeux des Chinois, Google, c'est le seigneur d'Internet, "le" grand moteur de recherche, même s'il reste moins utilisé que Baidu à l'échelle du pays".
CONTRE-OFFENSIVE
Jusqu'ici, c'est plutôt Google qui avait été la cible de la colère de Pékin. A plusieurs reprises, les autorités chinoises s'en étaient prises au moteur de recherche, l'accusant notamment de filtrer insuffisamment ses résultats de recherche. Ces dernières semaines, Google avait également été la cible de critiques véhémentes concernant son service de recherche de livres. Comme aux Etats-Unis ou en Europe, l'Association des écrivains chinois l'accusait d'avoir scanné sans autorisation des dizaines de milliers de livres. Mais contrairement aux autres pays, où il subit les mêmes accusations, Google a dû présenter ce lundi ses excuses aux écrivains chinois.
Jusqu'à peu, les relations entre le gouvernement chinois et Google étaient cependant tempérées par la présence du fondateur et directeur de Google Chine, Kai-Fu Lee. Mais ce dernier a quitté l'entreprise en septembre dernier pour fonder sa propre société, annonçant la fin d'une ère dans la présence de Google en Chine.
ÉQUILIBRE ÉCONOMIQUE
Mais derrière les considérations politico-diplomatiques, les motivations de Google pourraient également être économiques. Google n'a jamais réussi à s'imposer complètement en Chine, l'un des rares pays où il ne domine pas le marché de la recherche en ligne. L'entreprise n'a pu capter que 30 % du marché environ, alors que son rival Baidu, dont les résultats sont soumis à la censure de Pékin, en représente le double.
Google espérait parvenir à conquérir ce marché en se pliant aux règles édictées par le gouvernement chinois, notamment en censurant ses résultats de recherche, mais n'a pas atteint son but. Pour Shaun Rein, directeur général de China Market Research Group à Shanghaï, interrogé par l'AFP, les menaces pourraient être une excuse pour préparer un départ de Google. "Google cherche à sortir de Chine sans perdre la face", estime-t-il.
Damien Leloup
LEMONDE.FR 13.01.10
Google s'estime victime d'une "attaque ciblée" et menace de quitter la Chine

M. Drummond évoque d'abord une "attaque ciblée et très sophistiquée de notre infrastructure en provenance de la Chine qui s'est traduite par un vol de propriété intellectuelle de Google". Elle aurait été détectée mi-décembre 2009 et ne serait pas un acte isolé, mais la manifestation d'une opération plus large touchant une vingtaine de grandes entreprises dans les secteurs de l'Internet, de la finance, de la technologie, des médias et de l'industrie chimique. Ces sociétés devraient d'ailleurs saisir de concert les autorités américaines compétentes sur le sujet.
Google affirme aujourd'hui avoir pris la décision de ne plus censurer son moteur de recherche en Chine et d'engager des discussions avec Pékin en ce sens. Il précise également que la fermeture du moteur de recherche, voire même de ses bureaux en Chine, n'est pas exclue, en fonction de l'issue des négociations.
Ce contentieux avec Pékin intervient alors que Google n'a pas réusssi à s'imposer en Chine. Le fondateur de Google China, Kai-Fu Lee, qui avait été débauché de chez Microsoft, a démissionné en septembre 2009.
Le pays, qui compte le plus d'internautes au monde (environ 338 millions), fait figure d'exception. Avec le soutien du gouvernement, désireux à la fois de contrôler Internet mais aussi de favoriser l'émergence d'acteurs de poids dans ce secteur, ce sont des entreprises chinoises qui dominent. A l'instar du moteur de recherche Baidu, qui a 63,9 % de parts de marché, selon la société d'études Analysis International. Loin devant Google, qui est crédité de 31,3 %.
Haïti: plus de 100 employés de l'ONU toujours portés disparus



mercredi 13 janvier 2010
Plus de 100.000 morts, selon le Premier ministre haïtien

18h52. La prison principale d'Haïti s'est effondrée, annonce l'ONU. Des détenus seraient en fuite.
18h40. Appel à la générosité. Radio France et France Télévisions, avec la Fondation de France, lancent un appel à leurs téléspectateurs ou auditeurs pour venir en aide aux populations sinistrées d'Haïti.
Les dons peuvent être faits par chèque bancaire libellé à l'ordre de Fondation de France Solidarité Haïti, BP 22 - 75008 Paris, ou en ligne (www.fondationdefrance.org).
18h10. Plus de 100.000 morts en Haïti, dit le Premier ministre haïtien à CNN.
18 heures. En France, une cellule psychologique doit être mise en place demain à Saint-Denis, près de Paris, afin de venir en aide aux familles haïtiennes.
17h40. L'ambassadeur haïtien auprès de l'Organisation des Etats américains (OEA), dont le siège est à Washington, fait état de dizaines de milliers de victimes et de dégâts matériels considérables.
16h15. Le président haïtien René Préval a dit mercredi au quotidien américain Miami Herald qu'il craignait que le séisme qui a frappé son pays la veille ait fait des milliers de morts et a appelé la communauté internationale à l'aide.
15h50. Le bas de la ville de Port-au-Prince est «complètement détruit» par le séisme, alors que le reste de la capitale haïtienne sur les collines «est un peu épargné», a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, devant l'Assemblée nationale.

15h30. Alors que les Haïtiens de France peinent toujours à contacter leurs proches sur place, un rassemblement doit avoir lieu ce soir, à 18h30, à la Bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l’appel des associations.
14h40. Des tectoniciens de l’Institut de physique du globe à Paris annoncent que le séisme qui a frappé Haïti a déjà été suivi de treize fortes répliques, dont deux de magnitude supérieure à 5,5, et pourrait entraîner d’autres tremblements de terre dans les prochaines années.

14h35. Le secrétaire Général des Nations Unies Ban Ki-moon annonce qu’il se rendra en Haïti «dès que possible».
13h40. La directrice adjointe des opérations de MSF Marie-Noëlle Rodrigue fait un point sur la situation: «D’après ce que nous avons pu apprendre, environ 600 blessés seraient venus dans les structures médicales MSF depuis le tremblement de terre, 400 au centre de traumatologie de la Trinité et 200 dans le centre de santé dans le bidonville de Martissant. (...) Les trois structures médicales MSF dans la capitale haïtienne ont été partiellement endommagées: le centre de traumatologie de la Trinité (60 lits), l’hôpital de la Maternité Solidarité (structure de 75 lits pour les soins obstétriques d’urgence) et un centre de santé dans le bidonville de Martissant.»
13h45. La Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) se prépare à venir en aide à «un maximum de trois millions de personnes» qui pourraient être affectées par le séisme. «Cette estimation est basée sur le nombre de personnes vivant dans la zone touchée et ses alentours», précise la Croix-Rouge, qui est encore «en plein dans la phase d'évaluation des besoins»: «Beaucoup de gens vivent dans des bidonvilles, donc le nombre de personnes affectées va monter très vite, en plus des victimes», indique le porte-parole précisant que les besoins en abris risquaient d'être très importants.
13h30. La Commission européenne annonce avoir débloqué trois millions d'euros pour une aide d'urgence et annonce que l'UE pourra accroître son aide au regard des besoins. En temps normal, Haïti reçoit une aide de 28 millions d'euros par an de la part de la Commission européenne.
13 heures. Le patron de la Mission de paix de l'ONU en Haïti, le Tunisien Hedi Annabi, serait mort lors du séisme ainsi que tous ceux qui se trouvaient dans le bâtiment de l'ONU, selon Bernard Kouchner.«Hélas le bâtiment de l'ONU s'est écroulé et il semblerait que tous ceux qui étaient dans le bâtiment dont mon ami Annabi, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, et que tous ceux qui étaient avec lui et autour de lui, soient morts», a expliqué le ministre des Affaires étrangères au micro de RTL.

12h45. Quatre casques bleus brésiliens de la force de stabilisation de l'ONU en Haïti ont péri dans le séisme qui a ravagé mardi le pays des Caraïbes.
12h20. Médecins sans frontières (MSF) a déjà accueilli 600 blessés dans ses centres de soins à Port-au-Prince et va envoyer dans la soirée un hôpital gonflable d'une capacité de 100 lits, selon Marie-Noëlle Rodrigue, directrice adjointe des opérations. «On s'attend à un bilan assez lourd au niveau des blessés et des morts», a-t-elle ajouté, tout en soulignant le caractère parcellaire des informations en sa possession.

12 heures. Un porte-parole du département d'État américain indique avoir été prévenu qu'il fallait s'attendre à de «sérieuses pertes en vies humaines» après le séisme qui a ravagé Haïti mardi.
10h15. Nicolas Sarkozy fait part de son «effroi» et de sa «profonde émotion» après le séisme survenu en Haïti, en précisant que la France dépêchait «des détachements de la sécurité civile et un peloton de gendarmerie» pour participer aux secours. Le point sur l'aide internationale.
10 heures. Les équipes de Médecins sans frontières (MSF) à Port-au-Prince constatent un afflux de blessés dans les structures médicales où elles opèrent dans la capitale du pays. «Des patients et des membres de l'équipe ont été blessés et les structures médicales MSF ont subi des dommages importants», précise l'organisation, qui a l'intention d'envoyer des renforts sur place.
Le centre de traumatologie de la Trinité (60 lits), où les patients peuvent bénéficier de soins chirurgicaux gratuits, «a été sérieusement endommagé par le tremblement de terre», détaille MSF sur son site.
Téléphone de la cellule de crise au Quai d'Orsay: (00.33)1.43.17.53.53.
9h45. Les communications avec Haïti sont très difficiles, puisque seul les teléphones satellites semblent fonctionner. Quelques rares photos (sur le site américain Mashable) et vidéos sont visibles pour l'instant. Attention, les images qui suivent peuvent être choquantes.
Des personnes présentes sur place informent régulièrement via leur compte Twitter: @photomorel, @carelpedre, @LisandroSuero ou encore via le mot clé Haiti.
9h30. Huit Casques bleus chinois ont été ensevelis sous les décombres et dix sont portés disparus en Haïti après un puissant séisme.
8 heures. Le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet, déclare que 200 personnes seraient portées disparues sous les décombres d'un grand hôtel de Port-au-Prince, l'hôtel Le Montana, sur les hauteurs de la capitale, non loin du quartier-général de l'ONU. Il y a 1400 Français recensés en Haïti, dont 1200 vivant à Port-au-Prince. On apprend également que le président haïtien René Préval et son épouse ont survécu à la catastrophe, selon l'ambassadeur d'Haïti au Mexique.
7 heures. Scènes de désolation: de nombreux cadavres jonchent les abords des routes, tandis que des pillards sont à l'œuvre dans un supermarché au nord de Port-au-Prince. Sur le Web arrivent des vidéos montrant la panique et l'étendue du désastre.
6 heures. De nombreux étudiants d'une université privée de Port-au-Prince sont bloqués sous les décombres après le puissant tremblement de terre qui a frappé Haïti, alerte un responsable de l'institution.
Sur Twitter, des photos, présentées comme ayant été prises après le séisme sont mises en ligne, montrent des situations chaotiques.
2h30. Un travailleur humanitaire présent à Port-au-Prince au moment du séisme décrit une situation de «chaos» et dit redouter «des milliers de morts».
1 heure. On découvre les premiers dégâts matériels. Le Palais national (voir ce montage photo sur Twitter), qui abrite la présidence d'Haïti, ainsi que de nombreux bâtiments publics se sont effondrés: le ministère des Finances, le ministère des Travaux public, le ministère de la Communication et de la Culture, le Palais de justice, l’Ecole normale supérieure...
Minuit. Le président américain Barack Obama offre l'aide des Etats-Unis.
Hier mardi, 22h53 heure française (16h53 heure locale) La terre tremble en Haïti, à 16 km de Port-au-Prince. La secousse, de magnitude 7, dure plus d'une minute, allant jusqu'à faire sauter les véhicules en pleine rue. Suivent deux répliques très fortes de magnitude, 5,9 et 5,5 respectivement. De nombreuses personnes se retrouvent dans les rues après la secousse, les communications sont fortement perturbées dans l'île.