
Photo de l'ancien présentateur de radio et de télévision britannique, Ray Gosling, qui a été arrêté mercredi 17 février.
Ray Gosling, un ancien présentateur de radio et de télévision britannique, a été arrêté mercredi 17 février. La police du Nottinghamshire le soupçonne de meurtre après qu'il a révélé, lors d'une émission de la BBC consacrée au suicide assisté diffusée lundi, avoir tué l'un de ses amants atteint du sida.
"C'était au tout début du sida", a-t-il raconté, sans doute au milieu des années 1980. Cet après-midi-là, à l'hôpital, le médecin avoue qu'il ne peut "plus rien faire" pour atténuer la douleur de son ami. "J'ai dit au médecin : laissez moi seul juste un moment. Et il est parti. J'ai pris l'oreiller et je l'ai étouffé jusqu'à ce qu'il meure", a poursuivi M. Gosling devant les téléspectateurs. "Nous avions un pacte", a-t-il précisé.
"C'était au tout début du sida", a-t-il raconté, sans doute au milieu des années 1980. Cet après-midi-là, à l'hôpital, le médecin avoue qu'il ne peut "plus rien faire" pour atténuer la douleur de son ami. "J'ai dit au médecin : laissez moi seul juste un moment. Et il est parti. J'ai pris l'oreiller et je l'ai étouffé jusqu'à ce qu'il meure", a poursuivi M. Gosling devant les téléspectateurs. "Nous avions un pacte", a-t-il précisé.
Depuis 1961, le suicide assisté est interdit en Grande-Bretagne et passible d'une peine de quatorze ans de prison. Mais, depuis le 23 septembre 2009, la justice britannique autorise, sous certaines conditions, à aider l'un de ses proches, malade, à se donner la mort. Il faut, entre autres, a décidé le responsable des poursuites judiciaires, Keir Starmer, que le défunt ait émis "un souhait clair, définitif et informé de se suicider", qu'il souffre d'une maladie "incurable" ou "en phase terminale" et qu'il ait "pris l'initiative" de demander l'aide d'un parent ou d'un ami intime. Laquelle aide se doit d'être "mineure".
M. Gosling sait que son acte est antérieur à ce nouveau code de conduite. Mais il sait aussi que tant qu'il n'aura pas révélé le nom de l'homme qu'il a aidé à mourir, il sera protégé. Et c'est sans aucun doute parce que le débat sur l'euthanasie a pris une nouvelle dimension depuis la décision de M. Starmer qu'il a décidé d'y apporter sa contribution.
Début février, l'écrivain britannique Terry Pratchett, atteint de la maladie d'Alzheimer, avait proposé la mise en place de tribunaux qui auraient le pouvoir d'autoriser les proches de malades incurables à les aider à mettre fin à leurs jours. Il était intervenu alors que la justice britannique avait rendu, à quelques jours d'intervalle, deux verdicts sur le sujet qui pouvaient sembler incohérents.
Elle venait d'innocenter Kay Gilderdale, qui avait aidé à mourir sa fille atteinte d'une myelo-encéphalite, après avoir condamné, quelques jours plus tôt, Frances Inglis à neuf ans de prison pour avoir mis fin aux jours de son fils, malade du cerveau.
Dans le premier cas, le malade avait exprimé son souhait de mourir. Dans le second, il n'avait pas été en mesure de le faire, compte tenu de son état.
Pour l'heure, le gouvernement travailliste ni aucun parti politique ne proposent de loi pour clarifier le sujet.
Virginie Malingre
LE MONDE
Londres Correspondante
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