Depuis le 18 juin, le cours de Bourse du laboratoire pharmaceutique Ipsen a plongé de 23,97 % à la suite du report de douze à dix-huit mois du dossier d'autorisation de mise sur le marché du taspoglutide, le représentant d'une nouvelle classe de molécules contre le diabète. Entre le lundi 28 juin et le vendredi 2 juillet, l'action a ainsi reculé de 9,26 %, à 24,30 euros.
Le taspoglutide, issu de la recherche Ipsen mais dont les droits de développement et de commercialisation ont été acquis par le suisse Roche, semble permettre une régulation efficace de la glycémie des patients atteints de diabète de type 2.
Les essais cliniques menés sur près de 6 000 patients confirment qu'une injection hebdomadaire suffit à réguler le taux de glucide des patients. Mais ils révèlent aussi une fréquence d'effets secondaires plus élevée que prévu. Des nausées et des vomissements ont été observés dans environ 1 % des cas, au début du traitement, le jour de l'injection. Ces manifestations ont souvent été limitées à un seul épisode, mais elles ont été assez nettes pour inciter Roche à insérer un "plan de contrôle des risques" dans le programme d'essais cliniques.
Ce programme permet une identification des patients qui présentent un risque élevé de réactions hypersensibles. Mais il repousse de plus d'un an le dépôt du dossier d'homologation. Jean-Luc Bélingard, président du groupe Ipsen, estime que les études cliniques les plus récentes "démontrent l'efficacité du taspoglutide sur le contrôle glycémique et la perte de poids".
Les marchés, eux, ont surtout été sensibles au fait que ce report les oblige à revoir à la baisse leurs anticipations de profits sur le titre Ipsen. Le titre Roche, bousculé lui aussi le jour de l'annonce du report du dossier d'homologation, a toutefois moins souffert qu'Ipsen, pour qui le taspoglutide est perçu comme un authentique relais de croissance.
Yves Mamou
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